Des poules jugées indésirables
Une famille de Québec déplore l’interdiction de garder des volailles en ville
QUÉBEC | Forcée par la Ville de Québec de se débarrasser de ses deux poules, une mère de famille de Val-Bélair souhaite que la municipalité assouplisse sa position pour permettre les volailles en ville.
Depuis un mois et demi, Julie Fortier, son conjoint Frédérik et ses deux fils LéoAlexandre et Pierre-Antoine ont de nouvelles locataires. Frittata et Bénédictine, deux poules pondeuses, picorent dans la cour arrière de leur jumelé de Val-Bélair. Elles sont bien installées dans un poulailler grillagé, caquettent à l’occasion et fournissent les oeufs à toute la famille.
Ce qui est parfait pour Julie Fortier qui, comme nutritionniste, encourage la consommation d’aliments locaux et l’autosuffisance alimentaire.
AMENDE DE 1000 $
Les poules ont été données à Mme Fortier par une amie. Consciente que la réglementation de la Ville ne permet pas l’élevage de poules dans son quartier, elle s’attendait tout de même à une certaine tolérance puisqu’elle a plusieurs amis qui en gardent dans leur arrière-cour à Québec.
Elle a donc pris soin d’aviser ses voisins immédiats de l’arrivée des volatiles. « Ils étaient super ouverts et enthousiastes. On a des enfants du même âge et les petits voisins viennent les voir. »
Mais un signalement a été fait à la Ville et un inspecteur est venu constater la présence des poules. La division de la gestion du territoire a donc émis un avis exigeant des propriétaires qu’ils s’en départissent d’ici 30 jours sous peine d’une amende de 1000 $, plus des frais de cour.
« J’espérais plus de tolérance de la part de la Ville. Je comprendrais si ce n’était pas bien entretenu ou si elles faisaient du bruit. Mais elles ne caquettent pas au petit matin. C’est moins dérangeant qu’un chien qui jappe, un pulvérisateur à pression ou une moto. J’ai eu zéro tolérance, alors qu’on est de plus en plus dans un mouvement qui encourage l’agriculture urbaine », déplore-t-elle.
Julie Fortier veut lancer une discussion sur le sujet. « Je veux qu’on se pose la question. Est-ce qu’on veut ça dans la ville? Est-ce qu’on peut l’encadrer ? Quelles sont les meilleures pratiques ? »
D’AUTRES VILLES LE FONT
Plusieurs villes, comme Montréal et Boston, ont déjà franchi le pas en permettant l’élevage sous certaines conditions, souligne-t-elle.
En attendant, Mme Fortier a l’intention de se plier à la demande de la Ville, à contrecoeur. « Je ne veux pas m’engager dans une bataille ni payer 1000 $. »
Léo-Alexandre, lui, est bien déçu de devoir se départir de ses poules. Mais il se console en se disant qu’il pourra les revoir chez sa mamie, qui habite en zone agricole et qui a accepté de les héberger.