Macron veut réduire du tiers le nombre des parlementaires
Le président a dévoilé un ambitieux projet de réforme des institutions hier
PARIS | (AFP) Le président français Emmanuel Macron a promis hier un « changement profond », avec des réformes incluant une réduction d’un tiers du nombre des parlementaires, dans un discours-fleuve solennel devant le Parlement réuni en congrès, au château de Versailles.
« Ce que nous avons à accomplir, c’est une véritable révolution », a lancé le chef de l’État devant les députés et les sénateurs.
Réforme des institutions, « mesures renforcées » pour la lutte antiterroriste, refonte du droit d’asile, « pacte » de décentralisation, réveil du « désir d’Europe »... sa longue intervention lui a permis de passer en revue les grandes orientations de son quinquennat, à la veille du discours de politique générale de son premier ministre.
M. Macron a notamment proposé de réduire d’un tiers le nombre des sénateurs et des députés (348 et 577 respectivement aujourd’hui). Il veut aussi modifier le mode d’élection du Parlement, en introduisant « une dose de proportionnelle » afin que « toutes les sensibilités y soient justement représentées ».
« EFFICACITÉ »
« Un Parlement moins nombreux, mais renforcé dans ses moyens (...), c’est un Parlement qui travaille mieux », a-t-il affirmé, prônant « action » et « efficacité » à tous les niveaux du pouvoir.
Il a dit sa volonté de « parachever » sa réforme des institutions « d’ici un an », en soumettant les nouvelles dispositions à un référendum « si nécessaire ».
Élu le 7 mai au second tour de la présidentielle face à la candidate de l’extrême droite, conforté par une majorité franche aux législatives marquées par une abstention record, ce centriste pro-européen veut convaincre « tous ceux qui nous font confiance du bout des lèvres », « tous ceux que la colère et le dégoût devant l’inefficacité de leurs dirigeants politiques ont conduits vers des choix extrêmes ».
Face au « scepticisme croissant » que suscite l’Europe, il souhaite « reprendre l’idée européenne à son origine ».
BOYCOTTE
Certains sièges sont restés vacants. Les députés de La France Insoumise (gauche radicale) et du Parti communiste ont en effet boycotté la convocation, dénonçant une pratique « monarchique » du pouvoir.
« Interminable pluie de truismes à Versailles. Faux marbre, bonapartisme surjoué, européisme bêlant, ennui mortel », a commenté le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, sur son compte Facebook. La chef de file de l’extrême droite Marine Le Pen a pour sa part dénoncé le « flou lyrique » du discours présidentiel.
« CE QUE NOUS AVONS À ACCOMPLIR, C’EST UNE VÉRITABLE RÉVOLUTION » - Emmanuel Macron