Préparez-vous à rouler à 30 km/h
La vitesse de plusieurs artères sera abaissée à 30 ou à 40 km/h dans la métropole
Les automobilistes devront réduire leur vitesse au centre de l’île de Montréal d’ici l’an prochain. La nouvelle réglementation annoncée hier par le maire Denis Coderre demandera toutefois une période d’adaptation, selon des experts de la circulation.
Rouler à 50 km/h sera chose du passé alors que la vitesse des principales artères sera réduite à 40 km/h, a expliqué le maire.
Par exemple, les automobilistes qui rouleront sur le boulevard René-Lévesque, la rue Sherbrooke ou encore la rue Sainte-Catherine vont devoir ralentir à 40 km/h.
Sur toute l’île de Montréal, les rues dans les quartiers résidentiels auront quant à elles une limite de 30 km/h, comme sur l’Avenue Mont-Royal.
Le maire de Montréal veut plus de cohérence entre les arrondissements, alors que dans certains secteurs les limites de vitesse oscillent entre 50 km/h et 30 km/h.
Ce dernier demande aux arrondissements d’imposer ces nouvelles limites de vitesse pour assurer une plus grande sécurité pour les cyclistes et les piétons, faisant valoir qu’un piéton ou un cycliste qui heurte une voiture roulant à 50 km/h a 85 % de chances de perdre la vie, mais que ce risque diminue à 30 % lorsque la collision se fait à 40 km/h. Le temps de réaction de l’automobiliste est également plus grand, ajoute-t-il.
PAS NOUVEAU
Deux chroniqueurs à la circulation de Montréal saluent la nouvelle réglementation, rappelant que Le Plateau-Mont-Royal, Rosemont-La Petite-Patrie, Le Sud-Ouest, Verdun et Hochelaga-Maisonneuve ont déjà adopté des mesures semblables.
« Il n’y aura pas plus de bouchons à cause de la réduction de vitesse. C’est seulement la sécurité qui va en bénéficier, estime la chroniqueuse à Radio Circulation 730AM Frédérique Marie. L’adaptation ne se fera pas du jour au lendemain. Il faudra aussi sensibiliser tous les usagers de la route à la sécurité routière. »
« Je ne crois pas que ça va causer de problèmes. [...] Tout le monde devra travailler dans le même sens pour que ça fonctionne », croit son collègue Maxime Lachance.
PAS PLUS DE SURVEILLANCE
L’administration ne prévoit pas ajouter plus de surveillance ou plus de mesures coercitives pour faire respecter les nouvelles limites de vitesse.
« La meilleure façon de ne pas pogner de tickets, c’est de respecter le règlement », a signalé le maire aux automobilistes.
Un avocat spécialisé en défense d’infractions routières croit toutefois que la confusion sera encore plus grande pour les automobilistes.
« La signalisation est déjà un problème à Montréal, affirme Me Éric Lamontagne, de Contravention Experts. On ne bénéficie que d’une fraction de seconde pour lire les panneaux, ça sera un casse-tête de toujours se demander dans quelle zone on se trouve. Et dire qu’on l’ignorait ne constitue pas une bonne défense devant la cour. »
« Le Service de police de Montréal bénéficiera des recettes de contraventions [si aucune sensibilisation n’est faite] », met en garde Véronique Laforce, de Trafic Innovation, qui propose l’ajout de radars de vitesse.