Un collaborateur de l’ex-maire Vaillancourt plaide coupable
Claude De Guise a reconnu avoir comploté pour frauder la Ville de Laval
Un des plus proches collaborateurs de l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt, Claude De Guise, a reconnu hier avoir joué un rôle actif dans le stratagème de corruption qui a gangréné les contrats publics de la troisième plus grande ville du Québec pendant 15 ans.
De Guise, 60 ans, était directeur de l’ingénierie de la Ville de Laval. L’Unité permanente anticorruption (UPAC) l’a décrit comme l’une des trois têtes dirigeantes du stratagème de partage des contrats qui a permis à l’ex-maire d’empocher illégalement des millions de dollars.
Au plus fort de ses activités criminelles, Claude De Guise servait de principale courroie de transmission entre Gilles Vaillancourt et les entrepreneurs accusés d’avoir participé à la collusion, qui a perduré de 1996 à 2010.
COMMUNICATIONS
L’ex-fonctionnaire communiquait avec les entrepreneurs et les ingénieurs impliqués pour leur indiquer qui remporterait les contrats pour la construction de rues, de trottoirs et d’aqueducs.
C’est également De Guise qui indiquait aux collecteurs de fonds du parti de Gilles Vaillancourt quelles entreprises devaient verser à l’ancien maire une ristourne d’au moins 2 % sur le prix des contrats obtenus.
Claude De Guise a été arrêté avec 36 autres personnes lors de la plus importante frappe de l’histoire de l’UPAC, en mai 2013. Du groupe, il était l’un des trois seuls accusés de gangstérisme, tout comme Vaillancourt et l’ex-directeur général de la Ville, Claude Asselin.
RARE ACCUSATION
Il s’agit d’une accusation rare, qui avait jusque là été réservée aux motards criminalisés. Bien que ce chef d’accusation ait finalement été abandonné, De Guise a plaidé coupable hier à des chefs de complot, de fraude envers la Ville de Laval et de corruption dans les affaires municipales.
La Couronne et la Défense ont présenté une suggestion commune de 30 mois de prison. De Guise connaîtra sa sentence le 11 juillet.
Le 29 mai dernier, De Guise a également reconnu sa culpabilité à plusieurs infractions devant le Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Il risque de perdre son titre professionnel pour au moins 10 ans.
DEUX ENTREPRENEURS
Deux des entrepreneurs en construction ayant participé au stratagème criminel ont également plaidé coupables, hier, devant le juge James Brunton. Il s’agit de Jocelyn Dufresne, ex-propriétaire d’une entreprise de pavage, et de Marc Lefrançois, qui dirigeait la firme Poly-Excavation.
Les deux hommes ont reconnu avoir participé à un complot, à de la fraude et à des actes de corruption qui ont floué les contribuables lavallois.
Rappelons que l’ex-maire Gilles Vaillancourt purge, depuis décembre dernier, une peine de six ans de pénitencier. L’homme de 76 ans s’est aussi engagé à rembourser environ 8,5 M$ volés à la Ville de Laval durant les années où il a commis ses crimes.
Plusieurs autres accusés, dont le controversé entrepreneur Tony Accurso, n’ont pas encore été jugés dans cette affaire. Des procès sont prévus à l’automne prochain.