Banni des hôpitaux pour un enfant mort sous ses soins
Un pédiatre de la Montérégie a négligé les symptômes d’un enfant de 5 ans qui est finalement mort d’une crise d’asthme en 2013, et ne pourra plus pratiquer dans les hôpitaux.
Le Dr Diaa Eldin Bibi, qui a plaidé coupable hier, devant le Conseil de discipline du Collège des médecins, sera aussi radié un mois.
Le pédiatre a notamment négligé des signes de détresse respiratoire et de crise d’asthme sévères. Il a également retardé le transfert de son jeune patient vers un hôpital mieux équipé.
L’enfant, dont l’identité ne peut pas être dévoilée, s’était présenté à l’hôpital du Suroît à Salaberry-de-Valleyfield en janvier 2013, où le pédiatre était le médecin de garde. Mais celui-ci n’a jamais assuré une prise en charge et un suivi adéquats, alors que le jeune patient était admis sous ses soins.
EN CLINIQUE
La décision rendue immédiatement et effective dès la fin de la semaine par le Conseil de discipline fait en sorte que le Dr Bibi pourra seulement continuer de pratiquer la médecine pédiatrique dans sa clinique de Vaudreuil-Dorion.
Mais le médecin fait aussi l’objet d’une inspection professionnelle par le Collège des médecins pour s’assurer que ses compétences et ses connaissances ne mettent pas la vie d’autres jeunes éventuels patients en danger.
L’avocat du Dr Bibi, Me Pierre-Jérôme Bouchard, a quant à lui qualifié la sanction imposée à son client « d’extrêmement sévère ».
ABSENT
En 2013, le pédiatre avait aussi omis d’effectuer les réévaluations médicales requises qui auraient permis d’ajuster le traitement en temps opportun, mais surtout de reconnaître la gravité de la condition de l’enfant malade.
De plus, il a décidé de le garder au département de pédiatrie de son hôpital, qui ne disposait ni des soins ni de l’équipement d’un centre spécialisé pour les enfants malades.
Son transfert vers le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, à Montréal, avait finalement été accordé trop tard, selon la plainte soumise au Conseil de discipline.
Le Dr Bibi n’était pas non plus constamment sur place à l’hôpital du Suroît, même s’il était de garde, ce qui est la façon de faire de l’établissement, a assuré son avocat.
Ainsi, le médecin a su par téléphone que l’état de l’enfant se dégradait, le lendemain de son hospitalisation, alors qu’il était à sa clinique.
Il avait aussi passé la nuit précédente chez lui plutôt qu’aux côtés de son jeune patient à l’hôpital.