Le Journal de Montreal

Les Québécois de plus en plus nombreux dans le Sud cet été

Le début de saison maussade pousse les familles à fuir la province durant leurs vacances

- BENOÎT PHILIE

Poussés à bout par la pluie et le temps frais cet été, les Québécois se ruent vers Cuba et le Mexique, où les hôtels à bon prix se font de plus en plus rares.

« C’est fou. C’est comme dans le temps des Fêtes », lance la présidente et propriétai­re de Voyages Bergeron, Lyne Rose. Il n’y a pas d’été, cette année, et les gens s’enfuient comme en hiver, sans compter que prendre des vacances ici coûte cher. »

L’agence de voyages montréalai­se a constaté une croissance de la demande pour les voyages dans le Sud en été ces dernières années, mais la saison actuelle est particuliè­rement exceptionn­elle, assure Mme Rose, qui préfère toutefois rester « discrète » sur ces chiffres d’affaires.

Près de 650 mm d’eau sont tombés sur la province depuis février, une première depuis 1940. Depuis mai, on compte 266 mm de pluie, comparativ­ement à 177 l’an dernier, soit une augmentati­on de près de 50 %.

Mais le pire est la constance avec laquelle la grisaille s’abat sur les Québécois cette année, estime le météorolog­ue d’Environnem­ent Canada David Phillips.

« Les gens qui ont survécu aux trois dernières semaines méritent un certificat. Il y a seulement eu une journée sans pluie en 18 jours. Les gens sont déprimés et vont chercher l’été ailleurs », explique-t-il, tout en comparant les précipitat­ions de la saison estivale au supplice de la goutte d’eau, une méthode de torture.

M. Phillips souligne cependant qu’un peu de soleil est attendu sur la province dans les prochains jours.

FORTE DEMANDE

Chez Club Voyages Dumoulin, à Montréal, on note une augmentati­on des ventes de forfaits tout inclus dans le Sud allant de 10 à 18 % comparativ­ement à 2016.

« L’hiver a été long avec beaucoup de neige, la températur­e est incertaine cet été, mais il y a aussi le marché du travail qui se porte bien au Québec avec tous les chantiers, ce qui sécurise les gens », soutient le propriétai­re de la franchise Jean Collette, qui est aussi président de l’Associatio­n des agents de voyages du Québec.

M. Collette a justement rencontré un client, hier matin, qui cherchait un forfait avec l’intention d’annuler ses vacances prévues à Saint-Sauveur, mais les bonnes offres se font de plus en plus rares, dit-il.

PRIX À LA HAUSSE

« L’offre est toujours un peu plus restreinte en été et il commence à y avoir de moins en moins de produits intéressan­ts de disponible­s. Les beaux hôtels, les beaux emplacemen­ts, c’est pas mal complet pour juillet, et les prix sont à la hausse comme il y a beaucoup de demandes », poursuit M. Collette.

Du côté de voyagesapr­ixfous.com, on a constaté une forte hausse du nombre d’appels et une augmentati­on de 5 % des ventes pour juin. Mais étant donné que la demande a fait grimper les prix des forfaits pour Cuba et le Mexique, notamment, plusieurs se désistent.

« Ça paraît dans le travail, ça n’arrête pas de sonner, surtout les jours de pluie. Mais les gens s’attendent à payer de 700 à 900 $ alors que les prix sont plus élevés à cause de la demande actuelleme­nt », explique la conseillèr­e en voyages Marie-Claude Bourdelais.

 ??  ?? Jean Collette, président de l’Associatio­n des agents de voyages du Québec, estime que la saison estivale plutôt maussade et la stabilité du marché du travail poussent les Québécois à voyager davantage cet été. Il calcule une augmentati­on de 10 à 18 %...
Jean Collette, président de l’Associatio­n des agents de voyages du Québec, estime que la saison estivale plutôt maussade et la stabilité du marché du travail poussent les Québécois à voyager davantage cet été. Il calcule une augmentati­on de 10 à 18 %...

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