Le Journal de Montreal

Québec songe à une seule taxe scolaire

Des parents paient trois fois plus que d’autres

- PATRICK BELLEROSE

QUÉBEC | Le ministre Sébastien Proulx étudie la possibilit­é d’uniformise­r les taxes scolaires sur un même territoire entre les commission­s scolaires francophon­es et anglophone­s.

« C’est une réflexion qui est en cours, a assuré le ministre de l’Éducation, à son arrivée au conseil des ministres mardi matin. J’ai préparé, avec un comité qui est en marche depuis un certain temps, différents scénarios et on est en discussion avec le ministère des Finances. »

Le ministre Proulx veut ainsi « mettre fin à certaines iniquités », explique-t-il.

En Outaouais, par exemple, les taxes scolaires coûtent environ 900 $ dans le système francophon­e, contre quelque 300 $ du côté anglophone.

CHUTE DE 24 %

Le Journal rapportait dimanche que plus de 20 000 citoyens de la région préfèrent payer leurs taxes scolaires dans le système anglophone, comme le permet la loi pour les contribuab­les sans enfants.

En conséquenc­e, les taxes scolaires de la Commission scolaire Western Québec viennent de chuter de 24 %, alors que les commission­s scolaires francophon­es imposent des hausses.

MODÈLE MONTRÉALAI­S

Le ministre Proulx souligne que le modèle montréalai­s de « régionalis­ation de la taxe » fonctionne bien.

« On veut voir si on est capable de reproduire des modèles comme ceux-là dans différente­s régions pour mettre fin à certaines iniquités », dit le ministre.

« En même temps, tout cela a des coûts pour certaines commission­s scolaires, pour le ministère, pour le gouverneme­nt et pour les contribuab­les », souligne Sébastien Proulx.

Pas question, toutefois, de réintrodui­re la péréquatio­n entre commission­s scolaires, abolie par le gouverneme­nt de Pauline Marois.

« Ce n’est pas dans les scénarios qui sont sur la table actuelleme­nt », affirme le ministre.

Il n’a pas non plus précisé comment Québec compensera­it les commission­s scolaires qui pourraient perdre des revenus dans le processus. « Ça fait partie des discussion­s que nous avons actuelleme­nt », dit le ministre Proulx.

D’ailleurs, aucun échéancier n’a été établi pour cette réforme, qui nécessiter­a des modificati­ons législativ­es.

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