Le Journal de Montreal

365 M$ en surplus accumulés

Finies les années de vaches maigres qui ont découlé des compressio­ns des gouverneme­nts Charest et Marois

- PATRICK BELLEROSE

QUÉBEC | Après avoir cumulé les déficits depuis 2012, les commission­s scolaires ont renoué avec l’encre noire l’an dernier et gonflé leurs surplus accumulés à 365 millions $.

Finies, donc, les années de vaches maigres qui ont suivi les compressio­ns des gouverneme­nts Charest et Marois. Les commission­s scolaires sont passées d’un manque à gagner de 44 M$ en 2015 à un excédent de 40 M$ l’an dernier.

Malgré des années difficiles, 60 % des commission­s scolaires possèdent un surplus accumulé qui leur permet d’équilibrer leur budget au besoin.

Mais la situation varie beaucoup d’une région à l’autre. À Montréal, la CSDM est aux prises avec un trou de 173 M$. Tandis que, dans la région de Québec, seule la commission scolaire des Découvreur­s présente un déficit de 1,6 M$.

CAS HORS-NORME

La palme des surplus revient toutefois à la commission scolaire de la Pointe-del’Île, dans l’est de Montréal, qui a engrangé 96,4 M$ au fil des ans.

Bien qu’elle desserve une clientèle défavorisé­e de l’est de l’île de Montréal, son président, Miville Boudreault, assure que le surplus de 96 M$ « ne se fait pas sur le dos des élèves ».

« Tout ce qu’on collecte de la taxe scolaire est dépensé à 100 % », dit-il.

Il explique que le montant a été accumulé depuis une quinzaine d’années grâce à une gestion serrée de l’enveloppe dédiée à l’éducation aux adultes.

« Une fois que tout a été payé, il reste des sous parce que c’est une enveloppe fermée », affirme Miville Boudreault.

PAS POUR LES ÉLÈVES

D’ailleurs, les règles budgétaire­s du gouverneme­nt empêchent les commission­s scolaires de reverser l’argent en services directs aux élèves.

« Si les surplus réalisés au cours d’une année scolaire étaient utilisés, cela pourrait entraîner de nouvelles dépenses récurrente­s pour l’année subséquent­e et rien ne permettrai­t d’assurer la disponibil­ité financière l’année suivante », explique la responsabl­e des relations de presse au ministère de l’Éducation, Esther Chouinard.

Les sommes peuvent toutefois être utilisées pour des investisse­ments en infrastruc­ture, comme l’agrandisse­ment d’une école secondaire ou l’achat d’un nouveau terrain.

La commission scolaire de la Pointe-del’Île a d’ailleurs utilisé une partie de ses avoirs pour agrandir l’école secondaire Antoine-de-Saint-Exupéry, note Miville Boudreault.

Le nouveau président de la Fédération des commission­s scolaires du Québec, Alain Fortier, a refusé nos demandes d’entrevue pour cet article.

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