L’indépendance immédiate en cas de oui au référendum en Catalogne
Le parti séparatiste déterminé à tenir le vote malgré l’opposition de Madrid
BARCELONE | (AFP) La coalition au pouvoir dans la région espagnole de Catalogne a encore défié Madrid, hier, en promettant de déclarer « immédiatement » l’indépendance si elle remportait le référendum d’autodétermination qu’elle veut organiser le 1er octobre.
« Un vote décisif aura lieu le 1er octobre, nous respecterons le vote de tous les citoyens de Catalogne », a déclaré le président séparatiste de Catalogne, Carles Puigdemont, lors d’une conférence.
Dans la matinée, des députés indépendantistes de tous bords avaient détaillé le contenu de la loi destinée à organiser le vote, interdit par la justice espagnole.
« Si une majorité des votes émis est en faveur de la création d’une république catalane, il faudra évidemment et immédiatement déclarer l’indépendance », a notamment estimé une élue régionale de la formation séparatiste CUP.
En cas de victoire du « non », a-t-elle précisé, de nouvelles élections régionales seraient convoquées.
La loi « établira un régime juridique exceptionnel », a déclaré l’élu Jordi Orobitg de la coalition « Ensemble pour le oui » (Junts pel si), composée de séparatistes de droite et de gauche.
« COUP D’ÉTAT »
Pour les séparatistes, cette loi prévaudra sur les autres normes et sera donc au-dessus de la Constitution espagnole, car, stipule son article 2, le « peuple de Catalogne est un sujet politique souverain ».
« C’est un coup d’État qui prend des apparences démocratiques », a immédiatement réagi Xavier Garcia-Albiol, chef en Catalogne du Parti populaire (conservateur) qui gouverne l’Espagne.
La société catalane est pourtant encore profondément divisée : 48,5 % des Catalans sont contre la sécession, 44,3 % pour, selon un récent sondage d’un institut dépendant du gouvernement catalan.
Mais une très large majorité, plus de 70 %, aimerait trancher la question par un référendum.
Le gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy est fermement opposé à ce référendum et répète qu’une question relative à la souveraineté nationale doit être débattue par l’ensemble des Espagnols.
CONSULTATION « ILLÉGALE »
Il a saisi la Cour constitutionnelle, qui, une fois de plus, a déclaré cette consultation illégale.
En février, la Cour avait fait savoir à l’exécutif catalan que toute action en ce sens serait passible de poursuites.
En Catalogne, l’exécutif régional est traversé par d’intenses débats depuis des semaines, n’ayant pas trouvé le moyen de garantir la crédibilité d’un tel scrutin : il ne dispose pas, notamment, d’un fichier électoral fiable et n’a pas encore trouvé d’entreprise en mesure de lui fournir les urnes.