Large confiance au programme de réformes de Macron
PARIS | (AFP) Le premier ministre français Édouard Philippe a obtenu hier soir une large confiance des députés après avoir présenté son programme ambitieux de réformes économiques et sociales, mêlant mesures probusiness et promesses de réduction des dépenses.
Au total, 370 députés sur 577 ont exprimé leur soutien au programme politique présenté par le chef de gouvernement nommé par le président Emmanuel Macron, 67 ont voté contre et 129 se sont abstenus.
Jamais, depuis 1959, un discours de politique générale n’avait suscité aussi peu de votes contre. L’abstention constitue aussi un record. Et il s’agit de la plus forte majorité obtenue sur un tel vote depuis la période 1993-1997.
« Je ne prends en aucune façon cette confiance comme un blanc-seing. Je remercie l’ensemble des députés qui l’ont votée, je respecte évidemment ceux qui ne l’ont pas fait », a déclaré M. Philippe après le vote.
Cet homme de 46 ans issu des rangs de la droite modérée a multiplié les annonces en matière d’éducation, de santé et surtout de budget, déclinant dans le détail le « cap » fixé la veille par le chef de l’État devant les parlementaires réunis en congrès à Versailles.
MESURES CONCRÈTES
Paquet de cigarettes porté « progressivement » à 10 euros (14,70 $), vaccins obligatoires pour les enfants, lunettes et soins dentaires mieux remboursés, réforme du baccalauréat, « rénovation » du système des retraites et de la protection sociale... le premier ministre a égrainé pendant une heure des mesures concrètes, régulièrement applaudies par la majorité.
Pour relancer l’économie, « les entreprises doivent retrouver l’envie de s’installer et de se développer sur notre sol », a-t-il dit, annonçant des mesures fiscales comme une baisse du taux de l’impôt sur les sociétés de 33 à 25 % d’ici 2022.
En raison du dérapage budgétaire hérité du gouvernement socialiste sortant, la France est aussi particulièrement scrutée par ses partenaires européens, notamment l’Allemagne.
DÉPENSES PUBLIQUES
Édouard Philippe s’est engagé à trouver les quatre milliards d’euros nécessaires pour ne pas franchir la barre des 3 % de déficit en 2017.
« La France est dans les cordes et aucune esquive ne nous sauvera », a justifié cet amateur de boxe dans son discours.
Il a ainsi souhaité « désintoxiquer » la France de son « addiction (...) à la dépense publique » en baissant cette dernière de 3 points de PIB sur cinq ans, et promis qu’« aucun ministère, aucun opérateur, aucune niche fiscale » ne seraient « sanctuarisés ».