L’industrie ne veut pas des appels d’offres du gouvernement
Si Québec poursuit sur cette voie, les entreprises québécoises perdraient gros
Les pharmaceutiques québécoises et le ministre de la Santé poursuivaient leurs discussions de la onzième heure, hier ; ces entreprises cherchant à convaincre Québec d’abandonner l’idée d’aller en appels d’offres pour s’approvisionner en médicaments génériques.
« Depuis mardi matin, les discussions se poursuivent », a indiqué au Journal une porte-parole du ministre Gaétan Barrette, Julie White. Une décision finale est attendue mercredi.
Si le gouvernement décide d’aller en appels d’offres comme c’était le plan jusqu’à tout récemment, les entreprises québécoises qui produisent ces médicaments « sans marque » pourraient perdre gros face à la concurrence étrangère.
LE QUÉBEC SERAIT DÉSAVANTAGÉ
C’est que les accords internationaux qui régissent ce type de biens interdisent d’imposer un quota de contenu canadien ou québécois dans le cadre d’appels d’offres, soulignent des représentants de l’industrie.
Et les coûts des génériques québécois, comparativement à ceux de l’étranger, sont souvent plus élevés.
« Québec pourrait imposer d’avoir un bureau d’affaires ici, mais c’est tout. C’est la même chose qui est requise pour une entreprise indienne qui vend ses produits au Canada », explique le dirigeant d’une association du secteur ayant demandé l’anonymat en raison des discussions en cours.
Rappelons que la province cherche à réduire la facture en médicaments du régime d’assurance médicament, qui s’élève à 800 M$ par année. Québec espère économiser 300 M$.
DES COÛTS ALLÉCHANTS
Dans un projet de loi adopté l’an dernier, le gouvernement prévoyait de lancer des appels d’offres afin de s’approvisionner en médicaments génériques.
Sans surprise, les coûts de production des médicaments génériques provenant de l’étranger, notamment de l’Inde et de la Chine, les rendent très alléchants pour les gouvernements sur le plan économique.
Les appels d’offres devaient être lancés le 1er juillet, mais l’Association canadienne des médicaments génériques est parvenue à convaincre le ministre de mener des discussions de dernière minute, dans l’espoir d’arriver à un compromis.