Villeneuve continue de dire ce qu’il pense
À quelques jours du Grand Prix d’Autriche, Jacques Villeneuve a accepté de répondre à nos questions après que son compatriote Lance Stroll eût été particulièrement virulent à son endroit. Le jeune pilote québécois a laissé savoir, dans une entrevue accordée la semaine dernière à des journalistes canadiens, que le champion du monde 1997 était toujours négatif à son endroit et qu’il ne l’avait jamais soutenu. Dans son rôle d’analyste des Grands Prix à la télé française, Villeneuve a su conserver son franc-parler, comme à l’époque où il était pilote.
Comment réagissez-vous aux propos de Lance Stroll à votre égard? «J’ai été critique envers lui en début de saison parce que ses résultats étaient mitigés. C’est aussi simple que ça. Pourquoi j’aurais dû être élogieux à son endroit? Mon rôle est de rapporter les faits, pas de défendre un pilote. C’est son droit d’interpréter mes commentaires à sa façon. Quand vous êtes près d’une seconde moins rapide que votre coéquipier, on ne peut pas dire que c’est brillant de sa part. Pourquoi les gens seraient-ils offusqués d’entendre un tel commentaire? C’est la vérité.» Mais ses deux dernières courses n’ontelles pas été encourageantes? Tout à fait. Et je suis le premier à le reconnaître. À Montréal, il a inscrit ses deux premiers points. C’est ce qu’il voulait accomplir devant son public. Il n’a pas été très rapide, mais il a bien géré sa course. Ça lui a enlevé beaucoup de pression de ses épaules. À Bakou, les choses se sont encore mieux passées. Il y a eu de la casse devant lui, mais il a gardé son sangfroid. Je dirais même qu’il a été le seul pilote du plateau à ne pas avoir commis de faute. C’est tout en son honneur. Il a gardé son calme. Ça fait contraste avec son début de saison, où il multipliait les coups de volant injustifiés. Cela dit, ça n’efface pas ses mauvais résultats avant Montréal. Et je ne regrette rien de ce que j’ai dit. Oui c’était pathétique par moments.» Vous vous interrogez sur le fait que Stroll effectue des essais privés entre les Grands Prix? Oui, c’est vrai. On contourne les règlements et ce n’est pas juste envers les autres pilotes. Avant de se présenter à Bakou, il est allé tourner à bord d’une Williams de l’année 2014 à Austin, au Texas. C’est le seul à avoir ce privilège grâce à l’argent. Il y a des limites à ce que l’argent peut acheter. Et ça, je ne suis pas seul à le penser.» Stroll devrait-il être plus disponible pour les journalistes québécois? Vous m’avez fait état que Williams avait refusé de vous accorder une entrevue téléphonique après son podium à Bakou. Je trouve cette situation inconcevable, surtout pour un média aussi important que Le Journal de Montréal. Moi je ne refusais jamais de telles demandes, même quand tout allait mal et que j’essuyais des critiques de toutes parts. L’entourage de Stroll devrait en être conscient.»