Shayne Corson parle de ses problèmes de santé mentale
L’ancien joueur du Canadien lève le voile sur ses problèmes d’anxiété
AGENCE QMI | L’ancien joueur de la Ligue nationale de hockey (LNH) Shayne Corson réussit enfin à parler de ses problèmes de santé mentale, lui qui a été incapable de partager son secret durant toute sa carrière.
De nombreux souvenirs sont revenus à la mémoire du choix de premier tour du Canadien de Montréal au repêchage de 1984 lorsque le lanceur des Blue Jays de Toronto Roberto Osuna a révélé, samedi, avant d’affronter les Royals de Kansas City, qu’il souffrait d’anxiété persistante.
PEUR DE SE RÉVÉLER
En effet, au milieu de la nuit durant l’été 2000, Corson s’est réveillé en croyant être aux prises avec une crise cardiaque. Il pensait sincèrement mourir.
«Je transpirais, je tremblais, je suis tombé à côté du lit et j’ai commencé à dire au revoir à tous dans mon esprit», a expliqué Corson dans une entrevue diffusée par le quotidien Toronto Sun, hier.
«C’était la première fois que cela se produisait. Cela ne m’avait pas vraiment frappé avant d’être un joueur autonome et de devoir choisir entre rester à Montréal ou jouer pour les Maple Leafs de Toronto.»
Corson a joué pratiquement 20 saisons dans la LNH, plus exactement 1156 matchs avec six équipes différentes, et durant presque la totalité de sa carrière, il a gardé son problème d’anxiété pour lui. Aucun de ses entraîneurs, directeurs généraux ou même coéquipiers n’a su qu’il faisait face à ce problème de santé mentale.
«J’étais déchiré. Je n’ai rien dit à personne. Comment expliquer cela? Mon père est mort à 45 ans et j’ai toujours eu peur de mourir jeune. Je pense beaucoup à cela. Quand cela arrive, j’essaie de comprendre : “que se passe-t-il avec moi? Pourquoi cela m’arrive-t-il?”», a expliqué l’Ontarien de 50 ans.
«J’avais peur de le dire à n’importe qui. J’avais peur et j’étais embarrassé de montrer une faiblesse. J’aurais dû le dire aux gens. Je peux le voir maintenant. Je ne pouvais pas le voir avant. Si vous essayez de comprendre ce qui ne va pas chez vous, comment pouvez-vous vous attendre à ce que les autres comprennent?», a expliqué l’ancien ailier gauche, qui a joué 10 ans avec le Canadien.
LE COURAGE D’OSUNA
Aussi, Corson a vu Osuna parler de son anxiété et a été très heureux et très fier de voir un jeune homme de 22 ans avoir le courage de dire qu’il avait un problème et qu’il avait besoin d’aide. «Je sais ce qu’il traverse et je suis content qu’il en ait parlé et qu’il ait eu le courage de le faire. J’ai essayé de me traiter tout seul, mais je n’ai pas eu beaucoup de succès.»
«Si Roberto veut en parler de quelque façon que ce soit, dites-lui que je suis disponible. Si je peux aider, je le ferai. Je serai honnête, je sais combien j’ai souffert. Et si je peux aider une personne à ne pas passer par ce que j’ai traversé, je suis là», a-t-il poursuivi.
Corson est toujours aux prises avec ses problèmes d’angoisse, mais a réussi à demander de l’aide.