La commission scolaire Riverside outrée par le dépôt « sauvage »
L’employé d’un sous-traitant aurait déposé les débris pour gagner du temps
La commission scolaire Riverside est scandalisée que des entrepreneurs en construction se soient débarrassés de livres d’une de ses écoles en les déposant sans autorisation sur un terrain de Saint-Hyacinthe.
« On n’est vraiment pas contents. On est aussi scandalisés que ceux qui ont découvert le déversement », s’exclame Sylvain Racette, le directeur général de la commission scolaire Riverside.
Le Journal publiait hier une série de photos montrant une accumulation de matériaux de construction, de sacs jaunes remplis de matériaux et de meubles déversés sur un terrain près de l’aéroport de Saint-Hyacinthe.
Parmi ces débris se trouvaient notamment des livres pour enfants portant l’étiquette de l’école primaire Mountainview d’Otterburn Park, située près de Mont-Saint-Hilaire.
M. Racette confirme que ces livres venaient de l’école en question puisque des travaux en cours nécessitent d’y déplacer un local où se trouvaient des livres.
La commission scolaire avait embauché l’entreprise Tuyauterie Michel K et Denis afin de rénover des blocs sanitaires et des plafonds à l’école Mountainview. « Ils nous ont dit que c’était la faute à un sous-traitant. Mais on leur a dit que ça ne nous intéressait pas : c’est avec eux qu’on a fait affaire », s’impatiente M. Racette.
« AMATEURISME »
« C’est de l’amateurisme. Je trouve ça indigne de quelqu’un qui travaille avec le public. […] Et on travaille à sensibiliser les enfants à l’environnement », soupiret-il pour souligner l’ironie de la situation.
Le document de l’appel d’offres stipule d’ailleurs que « [l’entrepreneur] doit prendre, à ses frais, toutes les précautions nécessaires pour la protection de l’environnement, des rues, parcs et terrains avoisinants, et prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter toute forme de pollution ».
« On est désolés. Des mesures ont été prises. On a demandé à ce que ce soit ramassé au plus vite », assure M. Racette.
Contacté par Le Journal, le responsable de Tuyauterie Michel K et Denis, Michel Karaoulanis, confirme que c’est bien l’entreprise Demofix qui a procédé au dépôt sauvage.
Un conteneur portant le nom de cette compagnie était posé sur le terrain de l’école Mountainview jeudi dernier.
Éric Lemieux, le copropriétaire de Demofix, explique que le dépôt sauvage est l’oeuvre d’un seul employé.
Ce dernier aurait préféré déposer les déchets à cet endroit pour terminer sa journée plus tôt en évitant d’avoir à attendre au centre de tri.
« Le lendemain j’ai congédié mon conducteur et nous sommes allés ramasser les déchets », explique-t-il en ajoutant que son entreprise a également ramassé sur le terrain des déchets qui n’étaient pas les siens.
PAS D’ENQUÊTE
Quant à la Ville de Saint-Hyacinthe, elle a confirmé jeudi qu’il s’agissait d’un dépôt « sauvage », mais qu’elle n’avait pas l’intention de chercher le coupable puisque le terrain a déjà été nettoyé.
« Je trouve ça déplorable que la Ville tolère ça. […] On n’est pas un dépotoir », a réagi vendredi Gabriel Chartier, le propriétaire de l’aéroport. « C’est comme si on disait “venez porter votre merde à Saint-Hyacinthe. Si vous vous faites pogner mais que vous la ramassez, vous n’aurez pas d’amende” », ironise-t-il. – Avec Anne-Caroline Desplanques et
Vincent Larin