Décès de la première femme « Nobel » de mathématiques
WASHINGTON | (AFP) Maryam Mirzakhani, mathématicienne iranienne et première femme lauréate de la médaille Fields, la plus prestigieuse récompense dans cette discipline, est décédée hier aux États-Unis d’un cancer à l’âge de 40 ans, une disparition déplorée par les autorités iraniennes et ses pairs.
D’après son université de Stanford, Maryam Mirzakhani est morte « après une longue bataille contre le cancer ». Elle est décédée dans un hôpital américain, ont précisé des médias iraniens, dont l’agence Mehr.
« Maryam est partie bien trop tôt, mais son influence restera vivante à travers les milliers de femmes qu’elle a encouragées sur la voie des maths et des sciences », a déclaré le président de Stanford, Marc Tessier-Lavigne. Le journal de l’université californienne, le Stanford News, a salué la mémoire d’une mathématicienne « ambitieuse, déterminée et intrépide face aux problèmes auxquels d’autres ne voulaient pas, ou ne pouvaient pas, s’attaquer ».
« TRISTE DISPARITION »
En Iran, le président Hassan Rohani a déploré sa « triste disparition », selon le site en anglais de la télévision iranienne PressTV.
Il a salué « le génie inédit de cette scientifique créative » et sa modestie. D’après le chef de l’État iranien, Mme Mirzakhani a « fait résonner le nom de l’Iran dans les sphères scientifiques du monde entier et marqué un tournant pour montrer que les femmes iraniennes et les jeunes veulent parvenir au sommet de la gloire ».
« Une lumière s’est éteinte aujourd’hui. Cela me brise le coeur... partie bien trop tôt », a écrit sur les réseaux sociaux un ami, Firouz Michael Naderi, scientifique américano-iranien et ancien de la Nasa.
« Un génie ? Oui, mais aussi une fille, une mère et une épouse », a-t-il ajouté tenant une photo en noir et blanc de Maryam Mirzakhani, coupe courte et regard clair déterminé.
MÉDAILLE FIELDS
Née en 1977, Maryam Mirzakhani était devenue en août 2014 la première femme lauréate de la plus prestigieuse récompense en mathématiques, la médaille Fields, considérée comme le « prix Nobel » de la discipline.
Cette spécialiste de la géométrie des formes inhabituelles avait découvert de nouvelles façons de calculer les volumes d’objets avec des surfaces hyperboliques, par exemple une selle de cheval.
« Malgré la nature hautement théorique de son travail, il a des applications en physique, mécanique quantique et d’autres disciplines hors des mathématiques », souligne le Stanford News.