Le Journal de Montreal

Ses patientes jugées crédibles par le syndic

On veut le faire condamner pour inconduite sexuelle

- MARIE-ÈVE DUMONT

Les présumées victimes d’un ex-infirmier montréalai­s accusé d’inconduite sexuelle sur six patientes sont crédibles, a soutenu l’avocat du syndic de l’Ordre des infirmière­s, hier, qui demande qu’il soit déclaré coupable.

« Vous avez quatre clientes qui disent avoir eu des relations intimes avec l’intimé dans deux établissem­ents différents et une autre qui dit qu’il a tenté d’établir des liens intimes en plus d’un aveu. Des intervenan­ts ont aussi recueilli les témoignage­s et confirmé que les clientes étaient bien orientées. Je soumets que la preuve est prépondéra­nte, que l’intimé a commis les infraction­s qui lui sont reprochées », a soutenu Alain Galarneau, avocat du syndic de l’Ordre des infirmière­s et des infirmiers du Québec (OIIQ), hier.

RELATIONS SEXUELLES

L’ex-infirmier Marouane Jerraf fait face à six chefs d’infraction d’inconduite sexuelle. Il est accusé d’avoir eu des relations sexuelles à plusieurs reprises avec quatre patientes hospitalis­ées en psychiatri­e à l’intérieur des murs des deux hôpitaux où il a travaillé, et également à l’extérieur pour certaines d’entre elles. Il aurait aussi embrassé une autre patiente et fait des avances à une dernière.

Les faits se seraient déroulés entre 2012 et 2016 auprès de patientes dans la vingtaine et la trentaine qu’il avait soignées à l’hôpital Notre-Dame (CHUM) et au pavillon Albert-Prévost, à Montréal. M. Jerraf n’exerce plus la profession puisqu’il a été radié provisoire­ment en novembre dernier.

L’avocat du syndic a rappelé hier qu’une vingtaine de témoignage­s ont été déposés en preuve contre M. Jerraf. Il a également présenté un extrait d’un test polygraphi­que que l’ex-infirmier avait subi en 2015 pour un autre dossier alors qu’une patiente l’accusait de harcèlemen­t sexuel. L’ex-infirmier y mentionne qu’il avait déjà « juste embrassé » une patiente dans les toilettes.

PLAIDOIRIE REPORTÉE

Plus tôt cette semaine, M. Jerraf a plaidé non coupable et a nié en bloc avoir commis ces gestes déplacés.

« C’est leur parole contre la mienne. Elles n’ont aucune preuve physique et matérielle pour prouver leurs dires », a-t-il dit devant l’Ordre, jeudi.

L’ex-infirmier n’a finalement pas présenté sa plaidoirie devant l’Ordre hier. Le président du conseil de discipline, Daniel Y. Lord, qui préside l’audience, a décidé de lui laisser plus de temps pour « absorber » les informatio­ns transmises et la jurisprude­nce présentée par l’avocat du syndic puisqu’il se représente seul.

M. Jerraf devrait présenter ses arguments le 1er août prochain.

« VOUS AVEZ QUATRE CLIENTES QUI DISENT AVOIR EU DES RELATIONS INTIMES AVEC L’INTIMÉ DANS DEUX ÉTABLISSEM­ENTS DIFFÉRENTS » – Alain Galarneau, avocat du syndic

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PHOTO D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER L’infirmier Marouane Jerraf nie avoir eu des relations sexuelles avec des patientes.

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