Agacé, le président accusé de vouloir saper l’enquête
WASHINGTON | (AFP) Le président américain Donald Trump était accusé hier de chercher à contenir l’enquête sur les ingérences russes, qui vise certains de ses proches, et à saper l’autorité du procureur spécial Robert Mueller, nommé en mai pour assurer l’indépendance des enquêtes.
Le milliardaire s’est publiquement agacé que l’équipe d’enquêteurs de Robert Mueller, un ancien directeur du FBI, s’intéresse à ses propres finances et à celles de sa famille, comme cela a été rapporté par plusieurs médias.
« C’est une violation » du mandat de Robert Mueller, a dit le dirigeant au New York Times.
Depuis son entrée en politique, il cache jalousement sa feuille d’impôts, contrairement à tous ses prédécesseurs, en affirmant qu’il n’avait aucun intérêt financier en Russie.
CONFLITS D’INTÉRÊTS
Selon le quotidien, les avocats personnels et les collaborateurs de Donald Trump ont commencé à fouiller la vie des enquêteurs embauchés par Robert Mueller dans le but de découvrir des conflits d’intérêts pouvant permettre de discréditer leur travail, voire de forcer leur éviction ou celle de M. Mueller.
Deux conseillers présidentiels ont même rapporté au Washington Post qu’une vieille affaire d’adhésion à un golf Trump près de Washington, que M. Mueller a résiliée en 2011, avait été déterrée dans le but de trouver une éventuelle rancune, ce que l’intéressé a nié par l’entremise d’un porte-parole.
Quant aux enquêteurs chevronnés recrutés par le procureur, les alliés républicains du président martèlent depuis des semaines que plusieurs ont, dans le passé, fait des dons à des candidats démocrates.
« Il faut que les gens sachent ce qui motive les gens politiquement », a insisté hier Kellyanne Conway, conseillère de la Maison-Blanche et ancienne directrice de campagne, sur Fox News. « Ce ne sont pas de petites sommes. Ils voulaient à l’évidence que l’autre camp gagne ».
SE GRACIER LUI-MÊME ?
Enfin, le président aurait commencé à demander à son équipe juridique sous quelles conditions théoriques il pourrait gracier des proches, des membres de sa famille, voire lui-même, selon le Washington Post.
La stratégie juridique de Donald Trump ne semble pas être solidement fixée, comme en témoigne un nouveau remaniement de son équipe d’avocats.
Les attaques présumées de la Maison-Blanche contre le procureur spécial ont par ailleurs suscité la colère des élus démocrates qui codirigent les enquêtes distinctes menées par des commissions du Congrès.