Plus de 100 morts depuis le début des manifestations au Venezuela
La communauté internationale hausse le ton vis-à-vis le président Maduro
CARACAS | (AFP) Les appels lancés au président Nicolas Maduro pour un rétablissement de l’État de droit au Venezuela se multiplient au sein de la communauté internationale, inquiète de la situation dans le pays où le cap des 100 morts depuis le début des manifestations a été franchi hier.
En parallèle, l’opposition a poursuivi son offensive en nommant une Cour suprême parallèle.
L’opposition manifeste quasi quotidiennement dans les rues du pays depuis trois mois et demi pour dénoncer la gestion de M. Maduro, qu’elle juge désastreuse, et réclamer une élection présidentielle anticipée. Les manifestations ont souvent été émaillées de confrontations entre pro- testataires et forces de l’ordre.
Le bilan des morts s’élève pour l’heure à 103 personnes, et le ton monte dans la région, mais aussi aux États-Unis et en Europe.
RÉUNION EN ARGENTINE
Réunis vendredi à Mendoza en Argentine, les pays du MERCOSUR (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont appelé M. Maduro à rétablir l’ordre constitutionnel et l’État de droit au Venezuela.
Plus tôt dans la semaine, le président américain Donald Trump avait menacé Caracas d’infliger des sanctions économiques « fortes » « si le régime Maduro impose son Assemblée constituante le 30 juillet ».
Ce projet est dénoncé par l’opposition au Venezuela qui estime qu’elle permettra de contourner le Parlement élu, où elle est majoritaire depuis les élections de fin 2015.
Plusieurs gouvernements d’Amérique latine, l’UE et le secrétaire général de l’Organisation des États américains, Luis Almagro, ont également récemment demandé au président socialiste de renoncer à son projet de modifier la Constitution.
L’OEA a d’ailleurs sollicité l’avis d’experts en droit constitutionnel du Conseil de l’Europe sur les projets de M. Maduro. Ces derniers ont jugé qu’en « vertu de la Constitution et des normes de l’État de droit, le président n’a pas le pouvoir de décider des modalités d’élection de l’Assemblée constituante ».
Le Venezuela a été en partie paralysé jeudi par une grève générale lancée par les antichavistes pour dénoncer les projets du chef de l’État.