Le Journal de Montreal

Un PDG ruiné par les taxes

Jeff Letendre, propriétai­re de Like A Hotel, doit payer 150 000 $ à la ville de Montréal

- FRANCIS HALIN

Même si la PME québécoise de location d’appartemen­ts Like A Hotel a toujours payé ses taxes, elle risque de devoir fermer ses portes parce que Montréal s’attaque à elle plutôt qu’aux milliers de logements illégaux sur Airbnb.

Jeff Letendre n’en revient pas. La taxe rétroactiv­e de deux ans de 374 %, imposée par la ville, le saigne de 150000 $, ce qui compromet l’avenir de la compagnie qu’il a bâtie de ses mains en toute légalité depuis six ans.

« Il nous reste trois mois à vivre. Si rien ne se passe, je ferme. Je mets dehors mes 35 employés », confie-t-il au Journal, se désolant de n’avoir pas pu parler au maire de Montréal, Denis Coderre, malgré deux promesses tombées à l’eau.

Le président de Like A Hotel ne saisit pas pourquoi la ville s’acharne à ce point sur son cas, alors qu’il y a plus de 9000 annonces de logements illégaux sur Airbnb. « Depuis mes débuts, je veux être légal. Je paye ma juste part », déplore-t-il.

À l’image d’un Téo Taxi cherchant à concurrenc­er Uber en étant légal, Like A Hotel a misé sur la transparen­ce pour rivaliser avec Airbnb.

« RÉPUBLIQUE DE BANANES »

« Je respecte Airbnb. Mais, moi, j’envoie mes taxes de 19 % au gouverneme­nt. La majorité sur Airbnb n’envoie rien, ni la TVQ, ni la TPS, ni la taxe sur l’hébergemen­t, zéro », dit-il.

Non seulement M. Letendre affirme respecter les règles municipale­s de Aà Z, mais il dit offrir un environnem­ent plus sécuritair­e que ses concurrent­s.

Le patron de Like A Hotel ne digère pas l’attitude de Montréal envers lui. « On a l’impression d’être dans une République de bananes quand on est traités comme ça », a-t-il ajouté, irrité par le lobby hôtelier qui semble avoir eu l’oreille de l’administra­tion municipale, selon lui.

UNE LOI INEFFICACE

D’après Jeff Letendre, la loi anti-Airbnb de Québec, entrée en vigueur en avril 2016, n’est pas efficace, car personne n’est capable de l’appliquer dans la vie de tous les jours.

Déterminé à en découdre avec la ville, M. Letendre se souvient du moment où il a commencé à louer des appartemen­ts en ville.

À l’époque, il était serveur au Restaurant L’Avenue sur Mont-Royal et faisait tout luimême : ménage, téléphone, sécurité. « J’ai voulu tout faire en règle, et ma récompense, c’est qu’on me ferme ! » conclut-il.

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FRANCIS HALIN JeffA ALetendre,Apropriéta­ireAdeALik­eA AAHotel,ApenseAdev­oirAfermer­AsesA portesAd’iciAtroisA­moisAsiAri­enAn’estA fait.APHOTO

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