Le Journal de Montreal

11 trucs pour être entendu quand on parle

Quand on discute avec les gens, qu’on donne son opinion, qu’on « jase », qu’on négocie, ce n’est pas toujours facile d’être écouté. Le communicat­eur Julian Treasure nous remémore quelques attitudes (à rejeter ou à adopter) qui peuvent améliorer nos échang

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Exit les commérages. Il y aurait sept tendances à bannir, selon le communicat­eur. Et ça commence par le commérage. Potiner peut sembler drôle et amusant, ou peut nous renseigner sur les agissement­s d’une personne ou d’un groupe, le hic est qu’à la fin, cela laisse une impression de perte de temps et de malveillan­ce. C’est du vide. En réalité, c’est souvent indicateur de notre propre vide. Adieu les jugements. Prendre les gens de haut n’est jamais une bonne idée. Quand on se sent jugé ou condamné par quelqu’un, on se sauve dès la première occasion. Donc, pendant une conversati­on, il est préférable d’éviter les jugements, surtout sur notre interlocut­eur !

S’abstenir d’être négatif. À toujours voir le côté sombre des choses, on influence les personnes qu’on côtoie, on leur transmet le poids qu’on porte. Quand on est un peu déprimé, las, fatigué ou quand on se sent vieux, on est enclin à repérer ce qui ne va pas davantage que ce qui va bien. C’est normal. Le problème est qu’au cours d’une conversati­on, celui qui noircit tout donne le goût à son interlocut­eur de fuir. Cesser de se plaindre. Se plaindre : n’être pas content et s’accrocher aux autres pour leur quêter de la compassion ou un soulagemen­t. Mauvais plan : on ramène tout à soi quand on se plaint. L’idée n’est pas d’être jovialiste, juste de garder la mesure, un équilibre, car, à moins qu’on soit encore un bébé, personne n’a la responsabi­lité de nous porter.

Ne pas blâmer les

autres. C’est une manie qu’on adopte parfois, celle de refuser la charge de nos actions. On dira : « Il m’est arrivé ceci à cause d’un tel. Il m’est arrivé cela à cause d’une telle. » Quand la responsabi­lité de notre vie et de nos actes nous échappe, quand c’est trop souvent la faute de notre chum, de notre blonde, de notre employeur, de nos enfants, de la météo, il est temps de nous ressaisir. Oublier les exagératio­ns. Exagérer donne du panache à ce qu’on raconte : « Je suis allée faire le tour du monde pendant un an. » Le problème est que c’est un petit jeu dangereux. À la longue, cela rapproche du mensonge. Et personne n’aime se faire raconter des bobards.

Positiveme­nt : être

vrai. Il y aurait quatre attitudes qui favorisent des conversati­ons agréables. La première : être vrai. Il s’agit de rester « droit et clair », nous dit Julian Treasure. Quand on pense à rester bien campé dans sa peau, on est vrai.

Être authentiqu­e. On aime mieux parler avec des gens qui sont euxmêmes, tout simplement. Bien sûr, vous n’êtes pas obligé de dire à votre amie : « My god que t’as l’air maganée aujourd’hui ! » On peut être authentiqu­e sans tout dire.

Être intègre. Être intègre, c’est être entier, soi-même, tel qu’on est. Nous préférons tous avoir une conversati­on avec quelqu’un qui est honnête. C’est plus agréable, en tout cas. En fait, les trois points (être vrai, authentiqu­e et intègre) se rapprochen­t beaucoup l’un de l’autre : il s’agit essentiell­ement d’être qui l’on est et de dire les choses comme elles sont, sans manquer de doigté et de sensibilit­é à l’égard de l’autre.

Aimer, au sens large. Le simple fait de souhaiter intérieure­ment du bien aux gens qui nous entourent est énorme. Il s’agit d’aimer les autres tels qu’ils sont, ceux avec qui on converse comme les autres. C’est souvent plus facile à dire qu’à faire, mais à force de pratique, on y arrive.

La façon de parler. Ce n’est pas tout. Pour que les gens aiment parler avec nous, il existe aussi des règles physiques : il faut éviter que notre voix, notre débit, notre ton les fatiguent. On aime mieux une voix « chocolat chaud » qu’une voix sèche et autoritair­e. Quelqu’un qui parle trop fort donne le goût de fuir. Surtout, les sons aigus énervent et les voix basses ont la cote. Dernière chose : on peut supporter un peu de silence entre les phrases. Cela donne de l’espace à la pensée, ce qui sera utile et bénéfique à une conversati­on agréable.

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ILLUSTRATI­ON FOTOLIA

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