Un 100 m facile pour Bolt
MONACO | (AFP) La légende du sprint Usain Bolt, pour le dernier meeting de son inimitable carrière, a remporté hier le 100 m de Monaco, en 9,95 secondes, « avalant » ses adversaires dans les derniers mètres.
Pour la première fois sous les 10 secondes cette saison, après deux sorties en juin en deçà de ses attentes, chez lui à Kingston (10,03), puis à Ostrava (10,06), le roi a remis les aiguilles du chronomètre à sa mesure.
Au bout de la ligne droite du stade Louis-II, il a devancé l’Américain Isiah Young (9,98) et le Sud-Africain Akani Simbine (10,02).
L’octuple champion olympique, qui a fixé son terminus lors des Mondiaux de Londres, où il disputera les 100 m et 4x100 m, a surmonté, une fois encore, un départ laborieux pour terminer en force.
« SUR LA BONNE VOIE »
« C’était bien de descendre sous les 10 secondes. Je suis sur la bonne voie, même s’il reste du travail. Pas mal d’émotions contradictoires m’ont traversé ce soir : heureux pour ma carrière, triste parce que c’est la fin », a remarqué Bolt.
Il y a deux jours, le roi avait désarçonné les sceptiques, annonçant qu’il avait progressé et n’envisageait pas la défaite. La dernière remontait au meeting de Rome en 2013, face à l’Américain Justin Gatlin, qu’il avait puni quelques semaines plus tard aux Mondiaux de Moscou.
Au départ, pour ne rien perdre du couloir 4 où s’était agenouillé le géant, les spectateurs se sont levés avec leurs portables à bout de bras. Les empereurs romains baissaient le pouce pour signifier la condamnation des gladiateurs.
Mais Bolt n’a pas mordu la poussière. Et, quand le feu d’artifice des performances s’est éteint, il a reçu l’hommage d’un stade et du prince régnant Albert II, qui lui a remis une coupe pour l’ensemble de sa carrière.
Puis Bolt s’est mis à danser avec les meneuses de claque sur la piste ocre monégasque qu’il n’avait foulée qu’une seule fois avant cette ultime représentation.
Après le feu d’artifice, les spectateurs sont descendus en famille dans l’arène pour emboîter leurs pas mortels dans la foulée du géant.
Pourtant, loin de son record du monde (9.58 aux Mondiaux 2009 à Berlin), Bolt reste Bolt, celui qui a cannibalisé l’athlétisme depuis les Jeux de Pékin en 2008.
LE GRAND PLAN
La preuve : ni la victoire du Sud-Africain Wayde Van Niekerk, l’héritier désigné, sur le tour de piste (43,73), ni cinq meilleures performances mondiales n’ont détourné l’attention.
« Je me sens en grande forme et cette victoire, venant après celle de Lausanne (43,62), me donne beaucoup de confiance », a souligné le détenteur du record du monde (43,03).
« Je suis prêt pour le grand plan (doublé 200/400 m à Londres) », a-t-il ajouté.