Le Journal de Montreal

Un brin plus libres

Au plan démographi­que, le Québec a perdu au fil des décennies beaucoup de poids au sein du Canada. En 1967, la population du Québec représenta­it 28,8 % de la population canadienne. Aujourd’hui, le Québec compte pour seulement 22,9 %.

- MICHEL GIRARD michel.girard @quebecorme­dia.com

Lors de cette longue période, la population du Québec a augmenté de 2,5 millions de personnes, pour atteindre aujourd’hui 8,3 millions. Et le Québec a accueilli 1,7 million d’immigrants. Bon an mal an, un peu plus de 80 % de ces immigrants étaient de langue maternelle autre que le français. Trois pour cent des immigrants étaient de langue anglaise et plus de 77 % d’une autre langue.

Selon le dernier recensemen­t (2011), quelque 78,1 % des Québécois avaient pour langue maternelle le français. L’anglais arrivait au 3e rang avec 7,7 % des Québécois. Et 12,3 % des Québécois avaient une autre langue maternelle que le français et l’anglais.

Sachez que d’un recensemen­t à l’autre, la langue française comme langue maternelle a perdu du terrain.

J’ai hâte de voir quel sera le nouveau portrait du Québec au chapitre de la langue maternelle. C’est cet automne que Statistiqu­e Canada le dévoilera, et ce en se basant sur le récent recensemen­t de 2016.

Cinquante années après le « Vive le Québec libre » du général Charles de Gaulle, de telles statistiqu­es nous font prendre conscience que le Québec a subi une transforma­tion démographi­que relativeme­nt importante.

FINANCES

Financière­ment parlant, le Québec d’aujourd’hui n’a aucune commune mesure avec le Québec de 1967. Mais…

Voici quelques chiffres révélateur­s qui nous permettent de comparer le Québec de 1967 et le Québec de 2017.

Dans son budget de mars 1967, le ministre des Finances Paul Dozois (Union nationale) prévoit des revenus de 2,14 milliards, dont 424 millions en provenance du gouverneme­nt fédéral de Lester B. Pearson. L’aide fédérale représenta­it ainsi 19,8 % des revenus du gouverneme­nt du Québec.

Cinquante années plus tard, le ministre Carlos Leitao s’attend à recevoir cette année du gouverneme­nt de Justin Trudeau un montant de 20 milliards en transferts fédéraux.

Sur des revenus consolidés de 102 milliards, les transferts fédéraux équivaudro­nt ainsi à 19,6 % des recettes du gouverneme­nt de Philippe Couillard.

Comme quoi la contributi­on du gouverneme­nt fédéral dans les revenus du gouverneme­nt québécois est finalement restée au beau fixe.

Concernant la dette du Québec, elle s’élevait en 1967 à 5 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle dépasse les 210 milliards. Ouf !

Par contre, là où le Québec fait vraiment belle figure en matière de finances, c’est au niveau des épargnes qu’il a accumulées à la Caisse de dépôt et placement du Québec.

À la fin de 1967, nous détenions collective­ment 413 millions à la Caisse. Aujourd’hui, notre bas de laine vaut 270 milliards.

Ça ne change pas le Québec, mais ça nous rend un peu plus « libres », financière­ment parlant.

Nous sommes un peu plus libres financière­ment

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada