Chicago porte plainte contre l’administration Trump
CHICAGO | (AFP) La ville de Chicago a porté plainte hier contre l’administration de Donald Trump qui menace de supprimer des financements aux villes dites « sanctuaires », car refusant de livrer leurs habitants sans-papiers à la police de l’immigration.
La troisième plus grosse ville américaine, comme d’autres villes « sanctuaires » partout dans le pays, s’est engagée à protéger ses habitants étrangers en situation irrégulière, s’opposant ainsi à la politique fédérale.
DÉCRET
Pour forcer ces villes à respecter la législation sur l’immigration, le président républicain a signé un décret visant à les priver de fonds fédéraux : c’est contre ce texte que la métropole de l’Illinois porte plainte.
« La ville de Chicago est peut-être la première à intenter une action en justice, mais je suis sûr qu’elle ne sera pas la dernière », a déclaré dimanche son maire démocrate Rahm Emanuel.
Les soutiens locaux des « villes sanctuaires » expliquent que la collaboration voulue avec la police de l’immigration nuirait aux relations de confiance qu’ils entretiennent avec les différentes communautés.
Mais le ministre de la Justice Jeff Sessions a annoncé la semaine dernière que la sécurité des forces de l’ordre serait améliorée lorsqu’elles seront à la recherche de sans-papiers remis en liberté par les polices locales.
« Ces politiques locales mettent en danger les policiers en les forçant à de nouveau arrêter des criminels ayant été relâchés », avait-il déclaré.
SUBVENTION MENACÉE
La subvention fédérale menacée, qui a motivé la plainte, a permis à Chicago d’acheter l’an dernier pour 2,3 millions de dollars d’équipements pour sa police, a expliqué M. Emanuel.
Chicago essaie de faire annuler cette mesure devant un tribunal fédéral.
Le ministère de la Justice a réagi dans un communiqué en accusant Rahm Emanuel d’être « moins concerné » par le fort taux d’homicides dans sa ville que par « sa volonté de protéger des étrangers en situation irrégulière ».