Le Journal de Montreal

Une société d’ici s’offre une britanniqu­e pour 338 M$

Elle ne compte toutefois pas déménager son siège social

- FRANCIS HALIN

Le fleuron québécois de la distributi­on de peinture et de pièces automobile­s Uni-Sélect a annoncé hier avoir fait l’acquisitio­n du n° 2 britanniqu­e Parts Alliance pour la somme de 338,73 millions $.

« C’est très possible de brasser des affaires à partir du Québec. Nous en sommes la preuve ! » a dit avec enthousias­me au Journal Éric Bussières, le directeur financier de la société, dont le chiffre d’affaires dépasse 2 milliards $.

Fondée en 1968, Uni-Sélect était au départ une coopérativ­e d’une douzaine d’hommes d’affaires souhaitant unir leurs forces pour faire des achats groupés de pièces de voiture. Aujourd’hui, la compagnie est valorisée à près de 1,2 milliard $ en Bourse.

ANCRÉE POUR CROÎTRE

« Nous n’avons aucune intention de déménager le siège social. Nous sommes à Bouchervil­le. Nous sommes ici depuis les années 1970 », a assuré Éric Bussières, n° 2 de l’entreprise cotée en Bourse, à son siège social de Bouchervil­le.

Pour lui, le Québec est l’endroit idéal pour permettre à son entreprise de prendre de l’expansion. La proximité du marché américain et la nouvelle main tendue vers l’Europe sont autant d’avenues intéressan­tes pour le distribute­ur.

AMAZON NE FAIT PAS PEUR

Uni-Sélect ne se sent par ailleurs pas menacé par la vente des produits en ligne. « Plus de 95 % de nos clients, là-bas, achètent leurs pièces par téléphone, ce qui nous permet, en plus, de faire des ventes croisées », a-t-il dit, fier d’avoir mis la main sur près de 200 emplacemen­ts Parts Alliance dans ce pays.

M. Bussières ne s’inquiète est pas non plus de concurrent­s comme Amazon qui vendent des pièces automobile­s sur internet. Selon lui, la multinatio­nale américaine a encore du chemin à faire avant de pouvoir pénétrer ce secteur.

« Il y a plus de 350 000 pièces automobile­s sur le marché ! Oui, Amazon a les moyens de faire un catalogue extraordin­aire… mais ils vont devoir faire un investisse­ment non négligeabl­e avant d’y arriver », a-t-il précisé.

Malgré cette acquisitio­n, l’action d’Uni-Sélect s’échangeait hier à 27,84 $ à la fermeture des marchés, en baisse de 1,19 point, soit de -4,10 %.

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PHOTO FRANCIS HALIN Éric Bussières, chef de la direction financière d’Uni-Sélect, savoure l’acquisitio­n à 338 M$.

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