Le Journal de Montreal

Des robots pour remplir les formulaire­s

Ils mettent en place ce système gratuit afin de faciliter la vie des immigrants

- FRANCIS HALIN

Un cabinet d’avocats de Montréal mise sur les robots pour faciliter la vie des immigrants dans leurs démarches.

« C’est important pour nous que ce soit gratuit. On ne trouvait pas ça juste de faire payer les gens pour vulgariser une informatio­n publique », a expliqué Francis Tourigny, associé chez EXEO Avocats et cofondateu­r de l’applicatio­n Immigratio­n Virtual Assistant (IVA), destinée à accompagne­r les candidats à l’immigratio­n grâce à l’intelligen­ce artificiel­le.

FACILITER LA VIE

Les fondateurs de l’IVA ont mis au point cette applicatio­n pour répondre aux besoins de leurs clients qui appelaient souvent à leurs bureaux parce qu’ils étaient perdus dans la paperasse gouverneme­ntale. Les avocats ne demandent d’ailleurs pas mieux que d’accompagne­r les clients dont la situation est complexe.

Pour utiliser l’IVA, il suffit d’ouvrir Facebook Messenger et de répondre à des questions dans le cadre d’une conversati­on, un peu comme on peut le faire avec un ami, explique Marc-André Séguin, associé chez EXO Avocats et cofondateu­r de l’IVA.

Au fil des réponses, l’algorithme cible, parmi plus d’une vingtaine de programmes d’Ottawa et de Québec, celui qui convient le mieux.

« L’interactio­n est courte. Elle évite des heures de recherches sur des tonnes de sites de gouverneme­nt », précise M. Séguin, qui, comme son collègue, a pratiqué le droit en Asie avant de revenir au Québec. L’IVA ne couvre toutefois pas la catégorie des réfugiés, autrement plus complexe.

Les créateurs de l’IVA sont persuadés que leur applicatio­n pourra même remplir les papiers à leur place très bientôt. « Ce n’est pas de la science-fiction. D’ici les prochains mois, en répondant à des questions de l’IVA sur Messenger, les formulaire­s d’immigratio­n se rempliront tout seuls ! » a dit Francis Tourigny, d’EXEO Avocats, insistant cependant pour réaffirmer l’importance de la vérificati­on des informatio­ns par la suite.

L’IVA AUX ÉTATS-UNIS

À peine lancée au pays, l’IVA lorgne déjà le marché américain. Marc-André Séguin, qui pratique le droit à New York, sent que les besoins sont urgents là-bas. « Nous aurons notre volet américain. C’est très politisé là-bas. Il y a des tonnes de réformes, ça pose des défis, mais nous allons nous y plonger », a-t-il confié.

Même si, grâce à l’IVA, les immigrants auront moins besoin d’avocats ou de consultant­s pour dénicher les bons programmes et les bons formulaire­s, les fondateurs de l’applicatio­n n’ont pas peur de perdre du travail ou d’en faire perdre à leurs collègues d’autres firmes. « Nous pensons plutôt à les aider », a conclu M. Séguin.

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PHOTO FRANCIS HALIN Francis Tourigny et Marc-André Séguin, associés chez EXEO Avocats et fondateurs d’IVA, misent sur la gratuité pour faire connaître leur applicatio­n.

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