Bolt, Federer, hockey olympique
Usain Bolt a disputé son dernier 100 mètres samedi dans le stade de Londres plein à craquer, à l’occasion des Championnats du monde d’athlétisme.
Le plus grand sprinteur de tous les temps a terminé troisième derrière deux Américains, Justin Gatlin, 35 ans, deux fois suspendu pour avoir pris des substances illégales, et la jeune sensation Christian Coleman, 21 ans.
Bolt a ainsi subi la seule défaite de sa carrière, si l’on fait exception de sa disqualification, il y a quelques années, pour un départ raté, et aussi pour la disqualification d’un membre du relais 4 x 100 m de la Jamaïque pour dopage.
Il s’agit d’un bien triste dénouement et pour une raison. L’épreuve-reine de l’athlétisme est maintenant dominée par un sprinteur qui a été sous surveillance étroite de la patrouille antidopage.
Des sifflets se sont fait entendre aux quatre coins du stade, les 60 000 spectateurs faisant connaître leurs états d’âme, et on peut difficilement les blâmer.
D’ailleurs, même lors des qualifications, Gatlin a été la cible des partisans de l’athlétisme. On a clairement indiqué qu’on désapprouvait sa présence à ces championnats.
Mais comme on le dit souvent, peuton donner une chance au coureur ?
Gatlin soutient qu’il a payé sa dette. D’accord. Mais on ne lui pardonne pas en raison du contexte.
Pendant près d’une décennie, Bolt a redonné à cette discipline toutes ses lettres de noblesse. Le Jamaïcain a été le plus grand ambassadeur de son sport, il a pris tous les moyens pour que sa discipline ne plonge pas dans la controverse. Il a servi son sport en puisant jusqu’au bout de ses ressources.
Depuis 2008, il a été le grand roi de l’athlétisme.
On peut toujours se demander si le Canadien Andre DeGrasse aurait pu modifier le scénario et se faufiler devant les deux Américains. Cette réponse viendra avec le temps, mais, présentement, DeGrasse est sur la touche.
Les événements de samedi ne doivent toutefois pas jeter une ombre sur la fabuleuse carrière d’Usain Bolt.
Y a-t-il un athlète qui a autant dominé son sport que ce grand sprinteur qui avait le sens du spectaculaire, mais qui avait aussi le sens du devoir. Certains ont avancé que les commanditaires de Bolt, qui l’ont supplié de prolonger sa carrière d’un an afin qu’il puisse participer aux Championnats du monde à Londres, ont « trahi » leur athlète.
Je ne suis pas d’accord.
Bolt a toujours été bien récompensé par ses commanditaires. Il a jugé bon de participer aux Championnats du monde pour les remercier. Évidemment, on s’attendait à un autre résultat. On ne croyait pas aux chances de Gatlin ou de Coleman, mais bon.
Par contre, ce n’est pas cette seule défaite à la régulière de sa carrière, celle de samedi, qui va noircir la feuille de route de ce merveilleux athlète. On va se souvenir d’Usain Bolt comme du roi incontesté de l’athlétisme.
Celui qui a rempli les stades, qui a porté fièrement les couleurs de son pays, qui a fait grandir l’athlétisme et qui a donné à l’épreuve du 100 m un cachet unique.
FEDERER L’AMBASSADEUR
On pourrait facilement faire un parallèle entre Roger Federer, deuxième tête de série de la Coupe Rogers, et Bolt. Le Suisse domine le tennis d’une façon je ne dirais pas aussi convaincante que Bolt, ayant connu quelques années difficiles, mais y a-t-il un plus grand ambassadeur pour le sport du tennis que le Suisse ?
Bolt et Federer ont servi leur sport avec dignité et avec une grande passion. Dans le cas de Federer, il le fait encore aujourd’hui et avec encore plus de panache.
Il connaît une saison exceptionnelle, il a profité de toutes les situations pour mettre un terme aux interrogations quant à savoir s’il n’était pas rendu à la croisée des chemins. Il effectue une remontée spectaculaire.
On souhaite tous une finale entre Rafael Nadal et Roger Federer à Montréal. Mais, quel que soit le résultat, je pense que l’objectif ultime du grand champion suisse, ce sont les Internationaux des États-Unis. Montréal est un tremplin pour la préparation en vue du dernier tournoi du Grand Chelem de l’année. Par contre, dans le cadre de la Coupe Rogers, Federer va jouer avec la passion qu’on lui connaît.
Les grands champions ne se contentent pas de demi-mesures.
J.O. : NON AUX PROS
On devait bien prévoir le coup. Les hockeyeurs de la Ligue américaine étant associés à des équipes de la Ligue nationale ne pourront pas participer aux Jeux olympiques de Pyeongchang.
Bill Daly, le bras droit de Gary Bettman, l’a confirmé.
Si on possède un contrat à deux volets, cela signifie qu’on devra faire une croix sur la perspective de participer aux Jeux.
Pendant tout ce temps, la Russie salive. Elle voit enfin l’occasion de toucher à l’or au tournoi olympique.
Et s’il arrive que certains patineurs de la LNH ne respectent pas leur contrat et quittent leur formation pour trois semaines, cela soulèvera la controverse.
C’est à prévoir.