LA RÉCOMPENSE DE TENNIS CANADA
De Raonic à Auger-Aliassime, le Centre d’entraînement a justifié sa création
Sans le Centre national d’entraînement de Tennis Canada, qui célébrera ses 10 ans d’existence en septembre, Milos Raonic n’aurait probablement pas atteint la finale du prestigieux tournoi de Wimbledon l’an dernier ou gagné neuf titres à l’ATP.
Et il n’aurait pas non plus servi d’inspiration aux jeunes espoirs du pays qui souhaitent suivre ses traces.
« Oui, je suis prêt à dire que je ne serais pas devant vous aujourd’hui si je n’étais pas passé par le Centre d’entraînement, a avoué Félix Auger-Aliassime. Mon père [Sam] a fait un travail incroyable, mais il connaissait ses limites.
« À un moment donné, il s’est rendu compte qu’il devait léguer le travail à d’autres.
« Ç’a été une belle transition pour moi, a poursuivi l’espoir. L’équipe d’entraîneurs est compétente. Ils sont là pour aider les jeunes. On te pousse à développer ton plein potentiel et à être le meilleur joueur possible. Peu importe la situation, ils sont là pour toi. »
Auger-Aliassime, qui fête ses 17 ans aujourd’hui, a été recruté par le Centre d’entraînement en 2014. On doit le considérer comme le plus grand espoir du tennis québécois.
« Ce qui est marquant, dit-il, c’est la volonté de ses dirigeants [de] faire de nous [non seulement] de meilleurs joueurs de tennis, mais aussi de meilleures personnes dans la vie. »
EXEMPLES
Quand il était plus jeune, Auger-Aliassime se disait captivé par les finales de tournois du Grand Chelem opposant Roger Federer et Rafael Nadal.
« J’ai dit un jour à papa, a-t-il relaté, que je voulais faire comme eux, me retrouver sur le court central de Wimbledon.
« Ces grands joueurs ont été de beaux exemples pour moi. Mais, honnêtement, je n’ai pas eu besoin de beaucoup de modèles pour me prouver que c’était possible. »
Et on le croit. Dans son enfance, il côtoyait, dans les clubs de Québec, d’autres jeunes joueurs à qui il racontait que son rêve était de faire carrière au tennis. Ils lui répondaient que c’était pratiquement impossible.
« Le Centre d’entraînement a prouvé, au contraire, que c’était possible, a souligné Auger-Aliassime. C’est un beau message d’espoir. »
RÉSULTATS PROMETTEURS
De telles paroles ont évidemment fait plaisir à Louis Borfiga, qui n’a pas hésité à quitter sa France natale pour accepter en 2006 le défi de mettre sur pied ce programme destiné aux jeunes de 13 à 17 ans.
« Le Canada a toutes les raisons de célébrer, affirme le vice-président du développement de l’élite à Tennis Canada. L’expertise du Centre national d’entraînement a donné des résultats prometteurs qui ont placé le pays parmi les meilleures nations du monde.
« Milos Raonic et Eugenie Bouchard, pour ne nommer que ceux-là, ont réussi à percer le top 5, a-t-il souligné. On a des jeunes qui poussent. C’est emballant.
« J’ai su imposer mes idées et le plan a fonctionné. Sans structure, c’est impossible de réussir. Les pays bien structurés ont une continuité dans les résultats. C’est ce qui se passe ici.
« L’objectif était de réunir au même endroit les meilleurs jeunes du pays et de recruter les meilleurs entraîneurs. Et de s’assurer, surtout, de ne pas négliger l’éducation.
« Chaque jeune qui passe ici est éduqué pour le reste de sa vie, a renchéri Borfiga. Notre but est de former des hommes et des femmes, des champions parfois. Ce qui se passe à côté du tennis est aussi important ou presque. Je parle des études, de l’encadrement et, notamment, des familles d’accueil. On essaie de les encadrer et de les former pleinement. »
L’ÉLÈVE PARFAIT
Borfiga ne tarit pas d’éloges à l’égard d’Auger-Aliassime.
« Premièrement, c’est un garçon très attachant et bien élevé, a-t-il insisté. Avec Félix, on veut faire des efforts pour lui. Et il nous le rend bien. Ça ne vaut pas la peine de parler de son talent, on le connaît. »
« Maintenant, il faut l’aider à réaliser son rêve. Il projette parfaitement les valeurs défendues par Tennis Canada. »