MÉDAILLÉE OLYMPIQUE ET ARTISTE DE L’IMPRÉVU
Kim Lamarre vise les Jeux de 2018 même à 29 ans
Elle avait surchargé sa carte de crédit de 11 000 $ pour décrocher la médaille de bronze à Sotchi en 2014, alors il vaut mieux prendre Kim Lamarre au sérieux quand elle souhaite se mesurer aux jeunesses de son sport aux prochains Jeux olympiques… à l’âge de 29 ans !
La skieuse de Lac-Beauport maîtrise bien plus que les rampes et les sauts de la discipline « olé olé » du slopestyle. Dans l’art de l’imprévu, elle s’y connaît aussi.
2018 ET MÊME 2022
Deux déchirures ligamentaires coup sur coup à son genou droit durant les deux années précédant les Jeux de Sotchi l’avaient écartée des compétitions internationales, ce qui lui avait valu en conséquence l’exclusion de l’équipe canadienne et l’absence de financement. Une série de résultats convaincants dans les dernières semaines de qualification olympique, dont une troisième place aux X Games à Aspen en janvier 2014, l’avait finalement conduite sur la troisième marche du podium au premier concours olympique de slopestyle.
Et là, malgré d’autres nouvelles blessures majeures durant le cycle olympique actuel, elle regarde vers Pyeongchang et même au-delà.
« Avec tout le travail que j’ai fait, oui, je veux aller aux Jeux en 2018. Ce que j’ai vécu en 2014 a été super et je veux le revivre. Mais je ne m’empêche pas de rêver, et si mon corps peut suivre, je veux bien me rendre aussi en 2022. Si je trouve que je suis encore compétitive et que je “tripe”, oui, je veux continuer », assure cette « fan » finie du Canadien.
ENCORE DES BLESSURES
Son espoir de se qualifier pour les prochains Jeux débutera avec la première Coupe du monde de la saison la semaine prochaine en Nouvelle-Zélande.
On l’a peu vue avec ses skis aux pieds durant les trois dernières années. Après une grave chute qui l’avait laissée avec une commotion cérébrale et une épaule amochée au Dew Tour au Colorado en décembre 2014, un bras et une côte fracturés en février 2016 au site olympique de Pyeongchang l’ont ensuite éloignée des modules.
« C’est vrai que ça fait beaucoup d’affaires, mais en fin de compte, je suis quelqu’un qui s’applique dans ma rééducation, ce qui fait que je suis toujours bien revenue sur mes pieds », affirme la Québécoise, qui a dû se résigner à la 26e place aux championnats du monde en mars dernier.
RÉSISTER À LA RELÈVE
Malgré l’usure du corps, la passion, elle, demeure intacte. Et il en faut pour cette rare athlète de son sport née dans les années 80 afin de résister à cette relève qui émerge. Un exemple le lui rappelle : la nouvelle championne du monde, la Française Tess Ledeux, n’a encore que 15 ans !
« Ce que j’apprécie de me faire pousser par les jeunes, c’est d’apprendre des trucs. Quand j’ai commencé à faire du slopestyle à l’âge de 13 ans, jamais je n’aurais pensé faire ce que je fais maintenant. Je fais des trucs que les gars faisaient à l’époque dans les films que j’écoutais. Je me surprends toujours. C’est pour ça que j’aime encore ça. Ça m’impressionne de moi-même. »
On le disait : avec elle, il faut prévoir l’imprévisible…