Barrette réplique au maire Labeaume
QUÉBEC | N’en déplaise au maire Labeaume, le gouvernement Couillard n’a pas l’intention d’interdire le port de la burqa, du niqab ou de la cagoule dans l’espace public.
Mécontent des débordements survenus lors des manifestations qui ont eu lieu à Québec le week-end dernier, le maire de Québec a plaidé pour que le gouvernement aille plus loin que prévu dans son projet de loi 62 sur la neutralité religieuse de l’État. Mais sa demande restera vraisemblablement lettre morte.
À VISAGE DÉCOUVERT
« La règle est claire : ce sont les services offerts et reçus par un organisme public qui doivent être à visage découvert », s’est limitée à dire l’attachée de presse de la ministre de la Justice Stéphanie Vallée, Isabelle Marier-St-Onge, lorsqu’interrogée à ce sujet par notre Bureau parlementaire.
Alors que Mme Vallée a refusé de commenter davantage, son collègue à la Santé, Gaétan Barrette, ne s’est pas fait prier pour répondre.
« M. Labeaume a droit à son opinion. Le gouvernement duquel je fais partie a pris une position là-dessus. Le débat aujourd’hui, c’est [...] celui de la livraison et de la réception de services publics à visage découvert, et ce n’est pas un débat (de tenue) vestimentaire sur la place publique. »
Selon le ministre Barrette, il y a une différence à faire entre des manifestants masqués qui perturbent la vie publique et ceux qui portent des vêtements pour des motifs religieux.
« INOPPORTUNE »
« Cette distance-là (entre les deux sujets) a été franchie probablement de façon inopportune (par le maire Labeaume) », a regretté M. Barrette, qui a plus tard invité l’ensemble de la classe politique à la prudence.
La porte-parole péquiste en matière de laïcité, Agnès Maltais, croit pour sa part qu’il y aurait moyen de débattre plus largement de la question du visage découvert sur la place publique.
« On en a nous aussi notre claque des jeunes qui viennent se cagouler pour frapper sur des gens dans les manifestations », a dit Mme Maltais.