Le Journal de Montreal

Il retrouve son chien qu’il ne voulait pas faire soigner

Un couple qui a payé 1000 $ chez le vétérinair­e voulait le garder

- STÉPHANIE GENDRON

MATANE | Le propriétai­re d’un chiot qui refusait de débourser pour le faire soigner parce qu’il le croyait condamné a pourtant livré une longue bataille pour en obtenir la garde après que des connaissan­ces eurent payé près de 1000 $ pour le remettre sur patte.

Pendant des mois, Joseph Santini a livré bataille à Réjean Ouellet et son épouse Line Paradis afin d’obtenir la propriété de Rocco, un rottweiler/labrador.

Au point où, comme dans les films, une entente a été prise pour échanger le chien contre l’argent qu’avait coûté Rocco pour ses soins dans une cour de centre commercial du Bas-Saint-Laurent. La transactio­n a finalement avorté à la dernière minute.

L’histoire commence en novembre 2016 lorsque Rocco, qui n’avait que quelques mois, tombe malade. Son propriétai­re, Joseph Santini, ne voulait pas payer pour le faire soigner, car il craignait un parvovirus et il estimait par expérience que le traitement serait inefficace.

VÉTÉRINAIR­E

Il a toutefois accepté que Line Paradis fasse soigner Rocco, qui s’est rapidement remis sur patte. La facture du vétérinair­e a atteint 966 $.

Mme Paradis et M. Ouellet s’étaient alors pris d’affection pour le chiot et avaient mentionné à M. Santini qu’ils souhaitaie­nt le garder, car ils soutiennen­t que c’est grâce à eux si le chien a survécu.

« J’ai sauvé la vie d’un chien, vous savez. On s’en est occupés. Le chien aussi s’est attaché à moi, il s’est fait aimer », a confié Line Paradis au Journal.

Entre-temps, deux des 13 chiots de la même portée que Rocco meurent et un autre disparaît.

M. Santini refuse donc de donner le chien au couple et envoie un ami plaider sa cause auprès de Mme Paradis et M. Ouellet, mais sans succès. Près d’un mois plus tard, Joseph Santini met en demeure le couple pour ravoir Rocco et réclame 6000 $ de dommages.

CENTRE COMMERCIAL

Des discussion­s entre les avocats permettent finalement d’organiser un échange. En février, M. Ouellet et Mme Paradis acceptent de remettre le chien et M. Santini veut bien rembourser les frais de traitement.

La transactio­n doit se faire dans le stationnem­ent d’un centre commercial de Matane, mais le couple change d’idée à la dernière minute en raison du lieu choisi. Il craint une plainte pour blanchimen­t d’argent.

Rocco a par la suite été saisi et la cour nomme un gardien judiciaire pour héberger le chien en attendant une décision du juge. Joseph Santini le voit quand même tous les jours. Il l’amène chez lui le matin et le ramène au gardien le soir.

Le tribunal conclut finalement cinq mois plus tard que Joseph Santini est le propriétai­re légitime du chien. La juge Lucie Morissette estime qu’il doit toutefois payer les frais de certains soins donnés à l’animal dans l’intervalle, pour un montant de près de 2000 $.

Pour sa part, le couple doit payer une compensati­on de 500 $ à M. Santini pour l’avoir privé de Rocco pendant plusieurs mois, ainsi que les frais de justice.

Déçue, Mme Paradis se résigne à accepter la décision de la juge. « Les “cennes”, je ne les comptais pas. Tout ce qui comptait, c’était la vie et le bien-être du chien. Au moins, il a eu la vie sauve. »

M. Santini a préféré ne pas commenter.

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PHOTO COURTOISIE Rocco reviendra finalement à son premier propriétai­re et non à ceux qui ont payé pour le faire soigner.
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