Le Journal de Montreal

Le sac de plastique pas plus nocif que les autres

- PHILIPPE ORFALI

Recyc-Québec a entre ses mains depuis décembre une étude prouvant que le sac de plastique mince utilisé dans la plupart des commerces n’est pas plus nocif pour l’environnem­ent que d’autres sacs. Mais elle refuse de publier le rapport, alors que Montréal s’apprête à les bannir, a appris Le Journal. L’agence gouverneme­ntale devait publier son « analyse du cycle de vie des sacs d’emplettes » en début d’année, puis en avril, puis en mai. Elle refuse maintenant de dire quand elle le fera.

Or, les différents groupes qui ont participé à l’étude perdent patience.

« Nous sommes consternés par la lenteur à publier le rapport. Les résultats sont connus, mais sont gardés secrets. Pourquoi? » s’interroge l’Associatio­n canadienne de l’industrie des plastiques dans une lettre obtenue par Le Journal.

« Existe-t-il des motifs cachés pour tenter d’enterrer les résultats ? Si tel est le cas, il s’agit d’une situation inquiétant­e. »

L’étude a été menée aux frais des contribuab­les. Les groupes désirent qu’elle soit publiée alors que plusieurs villes songent aussi à interdire les sacs. S’ils ne sont pas sortis sur la place publique, c’est qu’ils ont signé un accord de confidenti­alité avec Recyc-Québec.

UN BÂILLON

« Ils nous ont carrément imposé un bâillon ! » s’exclame une source.

Le rapport démontrera­it que, puisque les sacs minces (d’une épaisseur de moins de 50 microns) que l’on retrouve en épicerie et pharmacie sont réutilisés, ils sont plus écologique­s que d’autres, comme les sacs de plastique plus épais ou en coton.

« Recyc-Québec est censée être guidée par des principes scientifiq­ues. On dirait qu’elle agit de façon politique. Ce devrait être une source d’informatio­n scientifiq­ue pour les élus. C’est à eux de prendre les décisions », a indiqué une autre source, qui dit avoir l’impression que Recyc-Québec n’est pas d’accord avec les conclusion­s du rapport.

Le bureau du ministre de l’Environnem­ent David Heurtel a refusé de commenter les informatio­ns du Journal. Recyc-Québec affirme que l’étude n’a toujours pas été finalisée, ce que nient catégoriqu­ement les intervenan­ts joints par Le Journal.

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