Le Journal de Montreal

Un poteau d’Hydro-Québec au milieu d’une rue à Longueuil

La Ville, Hydro-Québec et le constructe­ur se renvoient la balle depuis des mois

- FRÉDÉRIC HOUNTONDJI

Personne ne sait quand on enlèvera le dangereux poteau d’électricit­é qui se trouve au beau milieu d’une nouvelle rue de Longueuil.

« C’est très dangereux, déplore Lise Massicotte, qui dirige un cabinet de dentiste sur le Chemin de Chambly. Certains automobili­stes doivent tourner à gauche et d’autres à droite et ils se retrouvent côte à côte sur une rue rétrécie pour passer la barrière, c’est dangereux. Des gens pourraient se cogner contre le poteau. »

DEPUIS PLUS D’UN AN

Mme Massicotte affirme que le poteau est au milieu de l’intersecti­on depuis au moins un an, soit depuis que la rue Cuvillier est ouverte pour un projet résidentie­l. On parle ici de l’intersecti­on des rues Cuvillier et Chemin de Chambly.

Avec les travaux d’asphaltage d’une partie du Chemin de Chambly, amorcés le 14 août, les résidents pensaient que ce serait la fin de leur calvaire. Erreur. Patrice St-Pierre, promoteur du projet Habitation­s Trigone, a plutôt mis de l’asphalte autour de la moitié du poteau pour continuer l’asphaltage.

Un des agents de la Ville rencontré sur le terrain, et qui a souhaité taire son nom, a dit que la situation était passagère. Il a indiqué qu’il suffira de retirer le poteau sans causer de dommage pour l’asphalte, car la rue Cuvillier est toujours sur le gravier.

Louis Pascal Cyr, porte-parole de la Ville de Longueuil, ne considère pas Cuvillier comme étant une rue, même si des véhicules l’empruntent.

« C’était du gravier, et ça ne menait nulle part, il n’y avait pas de circulatio­n dessus », affirme-t-il.

UN DANGER

Le Journal a toutefois vu plusieurs voitures emprunter cette rue lors de trois visites.

M. Cyr reconnaît que la position du poteau constitue un danger et précise que des balises ont été placées autour pour éviter des accidents.

Pour sa part, Hydro-Québec blâme le constructe­ur Habitation­s Trigone dans ce dossier.

« On est conscient que ce poteau doit changer de place et on envoie des rappels depuis février 2015 à Trigone pour obtenir les servitudes requises pour procéder à ce changement. Pour nous, cela est inacceptab­le », martèle Serge Abergel, porte-parole d’Hydro-Québec.

M. Abergel informe qu’Habitation­s Trigone a finalement envoyé les servitudes le 16 août, deux jours après l’asphaltage. Mais il ne les a pas publiées, donc pas officialis­ées. Aussi, Trigone n’a pas encore payé les frais devant permettre de déplacer le poteau. Sans cela, Hydro ne pourra pas l’enlever, dit-il.

De son côté, Trigone dit attendre qu’Hydro-Québec lui envoie la facture.

Hydro va procéder à une évaluation technique des travaux. Ceux-ci coûteront environ 5000 $, a révélé M. Abergel.

Interrogé, Patrice St-Pierre, président d’Habitation­s Trigone, suggère de « ne pas chercher un coupable dans cette affaire ». Mais il refuse de dire pourquoi il a attendu si longtemps pour constituer la documentat­ion à envoyer à Hydro-Québec.

CALENDRIER À RESPECTER

M. St-Pierre justifie cet asphaltage par le fait qu’il voulait respecter son calendrier.

« On veut finir et on ne se met pas au calendrier des trois fournisseu­rs. Un poteau au milieu de la rue, cela paraît effectivem­ent anormal, mais dans un poteau, il y a trois intervenan­ts dedans : Vidéotron, Bell Canada et Hydro-Québec. »

Pour combien de temps encore le poteau squattera-t-il le milieu de la rue ? Hydro-Québec avoue ne pas avoir de date.

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PHOTO FRÉDÉRIC HOUNTNDJI Le poteau « squatteur » constitue un casse-tête pour plusieurs automobili­stes et piétons de la nouvelle rue de Longueuil.

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