Le maire déplore l’essor de l’extrême droite
Régis Labeaume rend les politiciens responsables de l’aveuglement lié à cette montée
Alors que les politiciens font de « l’aveuglement » et n’osent pas affronter les sujets « tabous », l’extrême droite connaît un important essor au Québec, déplore vivement Régis Labeaume.
« Pendant qu’on détourne les yeux, qu’on est politiquement correct et qu’on suit les opinions de la bienpensance, l’extrême droite progresse. Et beaucoup plus vite qu’on le pense », a soutenu le maire de Québec, hier, en impromptu de presse.
« Cessons de regarder tout le monde de haut. Cessons d’être déconnectés », a-t-il ajouté, visiblement inquiet. Le maire de Québec a illustré cette montée de l’extrême droite en citant l’article dans lequel Le Journal révélait, hier, qu’un « club de boxe identitaire » avait déjà pignon sur rue à Québec depuis juin dernier.
Prenant soin de ne nommer aucun politicien, M. Labeaume a répété que « l’idée d’avoir accepté que les visages soient cachés dans l’espace public, ça n’a aucun sens. Pendant qu’on nie ça pour des raisons de préceptes religieux, la population est agressée par ça. La population n’en revient pas qu’on ne se préoccupe pas de ça ».
NI RACISME NI AMALGAMES
Le maire s’est défendu d’un quelconque racisme. Il a également précisé qu’il ne faisait aucun amalgame lors de sa sortie remarquée de lundi. Selon lui, « c’est pas raciste [de poser ces questions]. C’est juste très pertinent. Les premiers qui paient parce qu’on n’ose pas se questionner sur les visages cachés dans l’espace public, ce sont nos citoyens de confession musulmane que nous aimons ».
Régis Labeaume a donné l’exemple de la récente arrivée massive à Montréal d’immigrants haïtiens, résidant aux États-Unis. Les Québécois sont « généreux », a-t-il insisté. Mais en l’absence d’un « plan » gouvernemental clair, ils se posent beaucoup de questions. Ces interrogations sont d’autant plus légitimes que les Québécois forment une minorité francophone en Amérique et qu’ils vivent eux-mêmes une « insécurité culturelle », a rappelé le maire.
« HUMOUR SARCASTIQUE »
D’autre part, M. Labeaume a brièvement commenté les réactions de divers politiciens qui ont peu apprécié sa suggestion – faite à la blague – aux casseurs de se rendre à Trois-Rivières ou à Lévis plutôt qu’à Québec.
« Visiblement, mon humour sarcastique n’a pas été compris par tout le monde. Ç’a permis à certains politiciens de nous montrer leurs petits pectoraux », a-t-il lâché.
« EN N’AYANT PAS DE DÉBAT, EST-CE QUE ÇA ALIMENTE L’EXTRÊME DROITE ? « ON EN A UN DÉBAT. ON A DES DISCUSSIONS, ON A DES ÉCHANGES. JE NE COMPRENDS PAS LE PROPOS DE M. LABEAUME. PARCE QUE LA DISCUSSION, ELLE EST LÀ. ELLE SE FAIT À L’ASSEMBLÉE NATIONALE » — Stéphanie Vallée, ministre de la Justice.