La machine à millions des Beaudoin et Bombardier
Laurent Beaudoin et la famille Bombardier ont réussi à encaisser 129 millions de dollars en vendant une portion de leurs blocs d’actions de BRP, et ce, sans aucunement diluer leur position de contrôle.
C’est la compagnie qui, à même ses liquidités, a racheté les actions et, du coup, les a annulées. En procédant de la sorte, les actionnaires de contrôle conservaient le même pourcentage d’actions et de droits de vote.
BRP est l’ancienne filiale Bombardier Produits Récréatifs que Bombardier (sous la présidence de Laurent Beaudoin) avait vendue en 2003. À qui ? À un groupe d’investisseurs privés formé de Laurent Beaudoin, la famille Bombardier, Bain Capital Luxembourg Investments et la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Pour monétiser la valeur de leur investissement, BRP a fait son entrée en Bourse en 2013. BRP, c’est un chef de file mondial dans les véhicules récréatifs, avec les motoneiges Ski-Doo et Lynx, les motomarines Sea-Doo, les véhicules Can-Am et Spyder, etc.
L’OPÉRATION
Le 18 mai dernier, le conseil d’administration (CA) de BRP propose que la Société « envisage de racheter » certaines de ses actions. Le cours de l’action s’élève à 32,00 $.
Afin d’éviter aux administrateurs de contrôle Laurent Beaudoin (président) et J.R. André Bombardier de se placer en conflits d’intérêts, le CA forme un comité spécial pour évaluer « la possibilité de présenter une importante offre publique de rachat » aux actionnaires.
Et ledit comité en est venu à la conclusion qu’il était « dans l’intérêt de la Société » d’effectuer une offre de rachat d’actions. Notamment parce que le cours des actions (32,00 $) « ne reflète pas complètement » la valeur de l’entreprise. Et que le rachat des actions représente « un investissement attrayant et une utilisation appropriée et souhaitable des fonds disponibles » de BRP.
Cela dit, il était convenu que les actionnaires de contrôle de BRP allaient participer à l’offre de rachat.
BELLE PRIME
Le 31 mai, dernier jour de Bourse avant l’annonce de l’intention de la Société de présenter l’offre de rachat, l’action de BRP (symbole DOO) ferme à 32,86 $.
Sept jours plus tard, le 7 juin, l’action clôture à 36,75 $, en hausse rapide de 11,8 %. Le hasard faisant bien les choses en Bourse, il s’adonne que le 7 juin était le dernier jour de Bourse avant que BRP annonce publiquement la fourchette de prix de l’offre.
À combien l’offre de rachat : à un prix oscillant de 37 $ à 44 $ l’action, pour une offre maximale de 350 millions $.
Finalement, le prix offert fut 40,70 $, ce qui représente une prime de 27 % par rapport au prix de l’action le 18 mai dernier, moment où le CA de BRP proposait de lancer une offre de rachat.
À l’instar des Beaudoin et Bombardier, Bain Capital a également profité de l’offre pour y encaisser 99,3 millions $.
Ainsi, sur les 350 millions $ dépensés par BRP pour le rachat d’actions, les actionnaires de contrôle ont mis le grappin sur les deux tiers de la cagnotte.
Les Beaudoin Bombardier ont accumulé jusqu’à présent plus de 1,3 milliard $ de profits avec BRP.
Les Beaudoin Bombardier ont accumulé jusqu’à présent plus de 1,3 milliard $ de profits avec BRP.