La situation financière des ménages s’améliore
AGENCE QMI | La situation financière des ménages au Québec n’est peut-être pas aussi alarmante que le laisse croire l’indicateur habituellement utilisé pour en donner la mesure, tend à démontrer une nouvelle étude du Service des études économiques du Mouvement Desjardins.
« Les dettes des ménages ont augmenté beaucoup plus rapidement que les revenus depuis le début des années 2000, souligne l’analyse de Desjardins. Le ratio d’endettement qui est largement médiatisé a même franchi un sommet historique au Québec, […]. Faut-il s’en inquiéter ? »
Selon Desjardins, le ratio d’endettement, une mesure répandue en raison de sa simplicité de calcul (dettes par rapport au revenu après impôts) et de la disponibilité des données, comporte toutefois des lacunes. Entre autres, « [cette mesure] ne tient pas compte des taux d’intérêt qui déterminent en partie la capacité de remboursement des emprunteurs ». « Depuis plusieurs années, leur faible niveau permet de maintenir le poids des paiements mensuels à un niveau raisonnable. »
« BILAN COMPLET »
De plus, explique Desjardins, « afin de dresser un bilan complet de la situation financière des ménages, il faut aussi évaluer la valeur des actifs en plus de celle des emprunts ». « D’après les données de l’enquête Canadian Financial Monitor d’Ipsos Reid, la forte progression des dettes s’est appuyée sur une hausse soutenue de la valeur des actifs depuis une quinzaine d’années, notamment grâce à l’essor des prix de l’immobilier résidentiel qui ont soutenu les valeurs des actifs non financiers. »
Ainsi, d’autres indicateurs plus complets s’avéreraient beaucoup moins alarmants que le ratio d’endettement, comme le calcul du poids des versements en capital et intérêts des ménages par rapport à leur revenu brut, ou le calcul du ratio dette-actif.
Selon l’étude de Desjardins, ces deux derniers indicateurs ont comme avantages, dans le premier cas, de tenir « compte à la fois des dettes, des taux d’intérêt et des revenus » et, dans le second cas, « d’évaluer si les actifs sont suffisants pour couvrir les dettes ».