L’Impact n’a pas à avoir honte
Mauro Biello lui-même l’a reconnu après le match, l’Impact a joué dimanche contre une très bonne équipe et qui, de plus, semble être dans une séquence irrésistible.
En somme, ce n’est pas une honte de perdre ce genre de match. Le Toronto FC a à son bord une tonne de joueurs dangereux et mérite d’être au sommet des classements de la MLS.
Malgré tout, les deux équipes ont fait jeu égal, particulièrement en première mi-temps. C’est le pied de Sebastian Giovinco qui a finalement ouvert la marque et qui a fait basculer la rencontre dans le camp des visiteurs.
C’est une faute légère de Blerim Dzemaili contre Jozy Altidore qui a mené à ce coup franc à proximité de la surface de réparation. Le onze montréalais était averti, avec la Fourmi atomique sur le terrain, il faut être prudent dans ces zones. Sur l’action, oui, Altidore s’est laissé tomber facilement, mais, du point de vue du TFC, ça s’est avéré un jeu intelligent.
Dommage, parce que l’Impact s’était créé des occasions de marquer auparavant. Dzemaili avait frappé un bon coup franc bien repoussé par le gardien Alex Bono. Matteo Mancosu aussi avait bénéficié d’une superbe passe de pénétration de Patrice Bernier pour menacer la cage adverse. Mais comme c’est le cas depuis quelques matchs, l’attaquant n’a pas pris la meilleure décision.
En fin de compte, les deux clubs ont offert une première mi-temps ouverte du point de vue offensif. Même s’il s’est marqué plus de buts, la deuxième n’a pas été du même niveau.
De façon générale, ont peu dire que l’Impact et le Toronto FC se ressemblent. Les deux équipes comptent sur de bons gardiens qui ne sont pas nécessairement parmi l’élite de la MLS et les deux sont fragiles défensivement, pas seulement à cause de leur ligne arrière, mais aussi dans le jeu collectif.
Chaque club compte sur ses milieux de terrain et sur ses joueurs désignés en attaque. Giovinco et Altidore qui ont du feu dans leurs crampons du côté des Rouges, et Ignacio Piatti et Dzemaili pour les Bleus.
En fait, la différence réside dans un détail : dans l’ensemble le TFC jouit d’une qualité supérieure.
À titre d’exemple, on peut citer Samuel Piette qui a l’occasion de devenir un Michael Bradley en puissance. Cela dit, il est encore loin du niveau de l’international américain.
Au milieu, les Torontois se fient aussi à Victor Vazquez, un joueur que j’aime beaucoup. L’Espagnol est habile techniquement et le fait qu’il mène la MLS au chapitre des passes décisives le prouve amplement.
Dimanche, la performance qu’a offerte l’Impact aurait été suffisante contre n’importe quelle autre adversaire en MLS. Mais face à une puissance comme les Reds, ça en prend – et en prendra – plus pour ressortir avec les trois points.
EXEMPLE À NE PAS RÉPÉTER
Pour les néophytes, je sais que c’est parfois plus difficile de décortiquer certaines actions. En ce sens, je voulais revenir sur le deuxième but du Toronto FC, qui est un condensé de ce que l’Impact a à régler défensivement.
Certes sur la séquence, les Reds ont montré non seulement une intelligence de jeu, mais aussi beaucoup de qualité dans l’exécution. Mais les Bleus ont multiplié les erreurs de concentration.
D’abord, de par son agressivité, Laurent Ciman s’est sorti lui-même du jeu en délaissant sa ligne de défense pour couvrir un joueur dont il n’avait pas la responsabilité.
À partir de ce moment, tout déboule. Ses coéquipiers ne reconnaissent pas que le Belge s’est compromis et offrent une lecture de jeu déficiente. Ils auraient dû immédiatement resserrer les rangs.
Ensuite, un des milieux de terrain aurait dû couvrir le Général et prendre sa place derrière. L’anticipation et la réaction du reste du groupe ont été trop lentes.
Finalement, les erreurs de marquage se sont aussi multipliées. D’abord, on a permis à l’adversaire de faire un centre en ne bloquant pas assez vite l’espace. Subséquemment, même si Evan Bush n’a rien à se reprocher, j’aurais aimé que le gardien puisse faire la différence en intervenant. Et que dire de Victor Cabrera, qui s’est exclusivement concentré sur le ballon et a perdu Altidore au marquage en plein devant le filet ?
Ajoutez que Chris Duvall a aussi pris 10 minutes pour revenir au milieu du terrain pour aider son coéquipier à embêter Altidore, seul joueur adverse dans la surface à ce moment-là, dois-je le rappeler.
Ce genre d’erreurs, on ne pourra jamais les éliminer à 100 %, mais on doit tout même viser 99 %…