L’opposition veut qu’il poursuive ses études
Un tétraplégique ne reçoit plus d’aide parce qu’il étudie
DRUMMONDVILLE | Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec ont exigé du gouvernement Couillard qu’il rétablisse l’aide versée à un tétraplégique qui en a été privé parce qu’il a décidé d’aller au cégep.
Olivier Gingras, 21 ans, a perdu l’usage de ses bras et de ses jambes en 2009 après avoir plongé dans un lac peu profond. Paralysé des quatre membres, il doit porter des couches.
Depuis son accident, il reçoit de l’aide de Québec parce qu’il a de sévères contraintes à l’emploi. On lui paie notamment des couches et du matériel médical.
Mais puisqu’il fréquente le cégep depuis 2016, il ne peut plus recevoir d’aide financière. Québec lui réclame même la somme de 7000 $, qu’il aurait reçue alors qu’il allait à l’école, comme le rapportait Le Journal hier.
ABERRANT
La famille de M. Gingras se bat afin qu’il puisse continuer de recevoir de l’aide du programme de solidarité sociale tout en allant au cégep.
Son père, Jacques Gingras, se plaint notamment des fonctionnaires du ministère de la Solidarité sociale, qui tarderaient à leur donner de l’information ou qui les induiraient en erreur.
Le porte-parole de la Coalition avenir Québec en matière d’éducation, Jean-François Roberge, qualifie « d’aberrant » que le ministère ait retiré les subventions à Olivier Gingras parce qu’il fréquentait le cégep.
Il met la faute sur la lourdeur de la machine publique québécoise, qui est inflexible lorsque des cas particuliers se présentent.
« C’est une belle démonstration d’un gouvernement embourbé dans la bureaucratie. Il y a un manque de cohérence. Dans un cas comme celui-là, c’est le gros bon sens qui doit prévaloir. On ne peut pas prévoir toutes les exceptions, mais il faut donner l’autonomie aux décideurs pour accommoder ces cas d’espèce. Il faut que le système soit au service des citoyens », dit-il.
Le député péquiste de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, s’est dit outré par la décision de couper la subvention du tétraplégique et de lui facturer les sommes versées pendant ses études.
« On pénalise quelqu’un qui est déjà pénalisé parce qu’il veut aller plus loin dans ses études. C’est scandaleux. Ça démontre à quel point le système est inhumain. En ce qui me concerne, c’est une grande injustice », affirme-t-il.
Les deux députés entendent faire pression sur le gouvernement afin qu’il régularise la situation.
Malgré nos appels, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, n’a pas expliqué la décision hier.