L’enfer commence pour vrai
La phase la plus importante des travaux de l’échangeur Turcot s’amorce alors que se pointent des problèmes majeurs de circulation. Déjà, le ministère des Transports prévoit des bouchons énormes et recommande d’utiliser les transports en commun.
Les automobilistes de la région de Montréal qui pensaient que la circulation était déjà difficile n’ont encore rien vu alors que s’amorce la phase la plus importante des travaux de l’échangeur Turcot, et des bouchons monstres sont à prévoir.
Au cours des prochaines semaines, plusieurs tronçons de l’actuel échangeur seront démantelés, notamment la bretelle entre l’A-15 nord et l’A-20 ouest afin de poursuivre le remplacement de la structure, ce qui occasionnera des embouteillages, anticipe déjà le ministère des Transports du Québec (MTQ).
Les automobilistes devront composer avec plusieurs dizaines de déviations (voir quelques exemples sur la carte), et l’attente aux heures de pointe risque d’être importante. À titre d’exemple, à partir de la mi-novembre, les 22 000 voitures et 3000 camions par jour qui empruntaient le pont Champlain pour aller vers l’ouest de l’île devront quitter l’autoroute et emprunter des déviations dans des rues résidentielles et industrielles de l’arrondissement de Verdun.
Le casse-tête durera des mois alors qu’on démantèlera également l’autoroute 720 ouest. Le ministère des Transports prévoit notamment des fermetures du réseau autoroutier de ce secteur durant 20 à 25 fins de semaine entre novembre prochain et le début de l’été 2018.
RECOMMANDATIONS
La circulation autour de l’échangeur Turcot risque d’être compliquée puisque les nombreux contournements changeront d’itinéraire au fur et à mesure que les travaux avanceront, apprend-on dans un document du MTQ obtenu par Le Journal.
La porte-parole de CAA Québec, Annie Gauthier, espère que la signalisation sera claire et annoncée longtemps à l’avance pour ne pas que les automobilistes se trompent et engorgent encore davantage le secteur.
« Ça va être un automne très chargé où on va bousculer les habitudes des usagers de la route, promet Sarah Bensadoun, porte-parole du MTQ. Il va falloir changer les itinéraires et les heures de déplacement. [...] Déjà l’année dernière, c’était un impact important, mais là, ça atteint un niveau supérieur. »
Selon Mme Bensadoun, le transport en commun sera la meilleure option. « Ça va devenir une nécessité, pas une suggestion », soutient-elle.
« Il y a d’autres entraves qui sont à préciser au cours des prochaines semaines, avec les dates des échéanciers. », indique Mme Bensadoun.
ÉTAPE CRUCIALE
Un peu plus de 50 % des travaux du mégachantier de l’échangeur Turcot sont terminés. Ceux-ci ont commencé en 2011 et devraient être terminés en 2020. Si les coûts sont respectés, ils auront nécessité 3,67 milliards $.
De son côté, l’Association du camionnage du Québec (ACQ) s’inquiète aussi des conséquences financières de telles entraves.
« Ça va avoir un impact majeur sur notre industrie, se désole Marc Cadieux, président-directeur général de l’ACQ. Ce sera extrêmement coûteux. On s’attend à une bonne augmentation des frais d’opération, à bien des maux de tête et à une grande perte de productivité. »