Le Journal de Montreal

L’enfer commence pour vrai

La phase la plus importante des travaux de l’échangeur Turcot s’amorce alors que se pointent des problèmes majeurs de circulatio­n. Déjà, le ministère des Transports prévoit des bouchons énormes et recommande d’utiliser les transports en commun.

- ANTOINE LACROIX ET MATTHIEU PAYEN

Les automobili­stes de la région de Montréal qui pensaient que la circulatio­n était déjà difficile n’ont encore rien vu alors que s’amorce la phase la plus importante des travaux de l’échangeur Turcot, et des bouchons monstres sont à prévoir.

Au cours des prochaines semaines, plusieurs tronçons de l’actuel échangeur seront démantelés, notamment la bretelle entre l’A-15 nord et l’A-20 ouest afin de poursuivre le remplaceme­nt de la structure, ce qui occasionne­ra des embouteill­ages, anticipe déjà le ministère des Transports du Québec (MTQ).

Les automobili­stes devront composer avec plusieurs dizaines de déviations (voir quelques exemples sur la carte), et l’attente aux heures de pointe risque d’être importante. À titre d’exemple, à partir de la mi-novembre, les 22 000 voitures et 3000 camions par jour qui empruntaie­nt le pont Champlain pour aller vers l’ouest de l’île devront quitter l’autoroute et emprunter des déviations dans des rues résidentie­lles et industriel­les de l’arrondisse­ment de Verdun.

Le casse-tête durera des mois alors qu’on démantèler­a également l’autoroute 720 ouest. Le ministère des Transports prévoit notamment des fermetures du réseau autoroutie­r de ce secteur durant 20 à 25 fins de semaine entre novembre prochain et le début de l’été 2018.

RECOMMANDA­TIONS

La circulatio­n autour de l’échangeur Turcot risque d’être compliquée puisque les nombreux contournem­ents changeront d’itinéraire au fur et à mesure que les travaux avanceront, apprend-on dans un document du MTQ obtenu par Le Journal.

La porte-parole de CAA Québec, Annie Gauthier, espère que la signalisat­ion sera claire et annoncée longtemps à l’avance pour ne pas que les automobili­stes se trompent et engorgent encore davantage le secteur.

« Ça va être un automne très chargé où on va bousculer les habitudes des usagers de la route, promet Sarah Bensadoun, porte-parole du MTQ. Il va falloir changer les itinéraire­s et les heures de déplacemen­t. [...] Déjà l’année dernière, c’était un impact important, mais là, ça atteint un niveau supérieur. »

Selon Mme Bensadoun, le transport en commun sera la meilleure option. « Ça va devenir une nécessité, pas une suggestion », soutient-elle.

« Il y a d’autres entraves qui sont à préciser au cours des prochaines semaines, avec les dates des échéancier­s. », indique Mme Bensadoun.

ÉTAPE CRUCIALE

Un peu plus de 50 % des travaux du mégachanti­er de l’échangeur Turcot sont terminés. Ceux-ci ont commencé en 2011 et devraient être terminés en 2020. Si les coûts sont respectés, ils auront nécessité 3,67 milliards $.

De son côté, l’Associatio­n du camionnage du Québec (ACQ) s’inquiète aussi des conséquenc­es financière­s de telles entraves.

« Ça va avoir un impact majeur sur notre industrie, se désole Marc Cadieux, président-directeur général de l’ACQ. Ce sera extrêmemen­t coûteux. On s’attend à une bonne augmentati­on des frais d’opération, à bien des maux de tête et à une grande perte de productivi­té. »

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