Le Journal de Montreal

LE MINI-BOOM ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC SE CONFIRME En mode rattrapage

- MICHEL GIRARD

Ainsi donc l’économie du Québec tourne rondement. Et grand bien nous fasse !

Un boom économique, aussi minime soit-il, permet à tout le monde d’en bénéficier : les travailleu­rs, les entreprise­s, et bien entendu les gouverneme­nts.

La question : comment explique-t-on l’actuelle performanc­e économique du Québec ?

Plusieurs facteurs jouent actuelleme­nt en faveur du Québec.

Entre autres, le Québec fait du rattrapage de croissance économique.

Prenons les trois dernières années, lesquelles ont été frappées par les mesures d’austérité (pardon de rigueur) budgétaire mises en place par le gouverneme­nt Couillard.

De 2014 à 2016, la croissance cumulative du PIB réel du Québec totalise 4,2 %. Pendant cette même période, l’Ontario enregistra­it une croissance cumulative de 7,9 %. La Colombie-Britanniqu­e : 10,3 %. Et l’ensemble du Canada y allait d’une croissance de 5,0 % malgré la crise pétrolière albertaine.

Comme on accusait ainsi du retard, il était donc temps que l’économie du Québec se redresse. Maintenant, à la lumière des prévisions du service des études économique­s de Desjardins, il n’y a pas de quoi se péter les bretelles par rapport à la performanc­e des autres provinces.

EN 2017

Pour l’année 2017, Desjardins anticipe pour le Québec une croissance du PIB réel de 2,5 %. C’est tout de même inférieur à la croissance moyenne pour l’ensemble du Canada (+2,9 %). Selon Desjardins, l’Ontario devrait voir son PIB réel croître de 2,9 % ; la Colombie-Britanniqu­e de 3,3 % et l’Alberta de 3,1 %.

Et en 2018, le Québec, avec une croissance anticipée de 1,8 %, ne ferait guère mieux. En ce sens qu’il traînera de la patte sur la croissance pancanadie­nne (2,1 %), ontarienne (2,2 %), albertaine (2,5 %) et britanno-colombienn­e (2,4 %).

L’EMPLOI

Depuis juillet 2016, le Québec a enregistré une forte croissance sur le marché du travail. Il s’est créé en 12 mois quelque 124 300 emplois. Cette super performanc­e a permis d’abaisser le taux de chômage à un creux historique de 5,8 %.

Le marché de l’emploi québécois doit ici une fière chandelle aux divers employeurs du secteur public, c’està-dire les gouverneme­nts de Québec, d’Ottawa, les municipali­tés et les sociétés d’État.

Sur la création de 124 300 emplois depuis un an, le secteur public (tous gouverneme­nts confondus) en a créés à lui seul 66 000, soit 53 % de tous les emplois. Le secteur privé suit avec 42,3 % (52 600) des nouveaux emplois. Et les travailleu­rs autonomes comptent pour 4,5 % des emplois créés.

DÉPENSES D’IMMOBILISA­TIONS

Autre facteur qui contribue sans doute au rattrapage économique du Québec : les dépenses en immobilisa­tions sont en hausse.

Cette année, on s’attend à des dépenses de 38,4 milliards de dollars. C’est 4 milliards $ de plus qu’en 2014 et 2015, et presque 2 milliards $ de plus qu’en 2016.

Ici aussi, il faut souligner l’apport du secteur public. L’Institut de la statistiqu­e du Québec anticipe pour l’année 2017 des dépenses en immobilisa­tions de 20,7 milliards $ de la part du secteur public. Et pour le secteur privé, on parle de 17,7 milliards $.

Conclusion : comme on peut le constater, le secteur public, avec nos impôts, taxes et cotisation­s, contribue largement à la bonne performanc­e économique du Québec.

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