Le Journal de Montreal

C’était la valeur du marché, affirme Frank Zampino

- MICHAËL NGUYEN

Montréal a vendu « à juste prix » les terrains devant abriter le projet du Faubourg Contrecoeu­r, a martelé hier l’ex-numéro 2 de la Ville à son procès pour corruption.

« Le prix de vente était basé sur la valeur du marché », a répété à plusieurs reprises Frank Zampino.

Pour la deuxième journée consécutiv­e, l’accusé de 57 ans s’est défendu d’avoir commis une fraude, un complot ou même un abus de confiance, comme le prétend la Couronne. Car pour lui, la Ville n’est pas sortie perdante en vendant pour 4,4 millions $ un terrain qui était évalué à 31 millions $.

CONTAMINAT­ION

Pour la poursuite, l’ancien président du comité exécutif de la Ville a été au coeur d’un stratagème ayant permis à Constructi­ons Frank Catania de se porter acquéreur de ce terrain pour un prix dérisoire en 2007.

Or, selon Zampino, il faut considérer que les terrains avaient de gros problèmes de contaminat­ion, et que c’est l’entreprise qui a payé les coûts de remise en état. C’est pour cela que le prix de vente par la Société d’habitation et de développem­ent de Montréal (SHDM) était inférieur à l’évaluation du terrain.

Questionné par son avocate Isabel Schurman, Zampino a ensuite longuement expliqué tout le processus ayant mené à la vente du terrain. Et tout comme la veille, il a nié avoir avantagé de quelque façon que ce soit l’entreprise de Paolo Catania.

« C’était un projet d’envergure, la Ville n’avait jamais eu à gérer un dossier de cette magnitude », a-t-il ajouté.

Le projet Contrecoeu­r, évalué à 300 M$, comprenait la constructi­on de 1800 logements.

STRATAGÈME

Outre Zampino, Paolo Catania et quatre autres hommes sont notamment accusés de fraude, abus de confiance et complot. Il s’agit de Martin D’Aoust, André Fortin, Pascal Patrice et Pasquale Fedele.

Ils sont accusés d’avoir mis en place un stratagème afin de favoriser Les Constructi­ons Frank Catania durant le processus d’appel d’offres.

En mai dernier, l’ex-maire Gérald Tremblay avait affirmé que « M. Zampino avait une très bonne réputation. Il avait la compétence, l’expérience et l’ascendance, c’était un bras droit exceptionn­el. »

Le procès, devant le juge Yves Poulin, se poursuit aujourd’hui, au palais de justice de Montréal.

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FRANK ZAMPINO Accusé

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