Le Journal de Montreal

Frédéric Gas « s’est fait écoeurer par des gens »

- ELISA CLOUTIER

QUÉBEC | Le jeune homme accusé d’avoir tué son père à Saint-Lambert-deLauzon était une « bombe à retardemen­t », selon Gabriel Ouellet chez qui il s’est rendu lundi après-midi, quelques minutes après le drame.

« Je le vois comme un gars qui a enduré et enduré, et un moment donné, le couvercle a sauté. D’après moi, il ne doit même pas encore comprendre ce qu’il a fait aujourd’hui », raconte son ami, qui était loin de se douter que Frédéric Gas serait accusé du meurtre de son père, lorsqu’il lui a ouvert la porte, lundi.

M. Ouellet affirme avoir encore peine à y croire, alors qu’il estime que l’accusé « n’était pas de nature violente ».

« Il en a encaissé beaucoup à se faire écoeurer par des gens. C’était une bombe à retardemen­t », ajoute celui chez qui l’homme de 24 ans avait l’habitude de passer quelques moments par mois, souvent pour quémander une cigarette ou un peu d’argent.

C’est d’ailleurs pour lui demander du feu après avoir traversé la rivière à la nage que l’accusé s’est présenté chez Gabriel Ouellet sur la rue des Érables, lundi. Selon lui, Gas semblait plus « nerveux » qu’à l’habitude.

« IL RESTAIT DANS L’ENTRÉE »

« Il était détrempé et me disait qu’il s’était saucé dans une piscine chez un voisin en s’en venant. Sur le coup, j’ai trouvé ça bizarre, mais Fred avait souvent des comporteme­nts un peu bizarres », explique l’homme de 36 ans, qui a rencontré l’accusé il y a une dizaine d’années, alors qu’ils travaillai­ent dans le même dépanneur.

« Il piétinait sur lui-même très vite et j’entendais l’eau dans ses souliers. Il a refusé de s’asseoir et restait dans l’entrée », raconte-t-il, précisant que Gas n’est resté que quelques minutes, prétextant qu’il devait « aller travailler ». « Il m’a demandé une cigarette, puis il est parti », indique-t-il.

Selon M. Ouellet et quelques témoignage­s d’amis de Gas recueillis par Le Journal, une bonne partie de son cercle d’amis avait « lâché prise » depuis quelques années.

« DÉSOLANT »

« On a essayé autant comme autant, mais je préférais maintenant qu’il ne reste plus longtemps chez nous […] [Lundi] je lui ai même dit que c’était ma journée de congé et que je la prenais avec mon fils, pour qu’il quitte », raconte celui qui avait auparavant l’habitude de l’héberger, lors de « passes plus difficiles, où il écoulait quelques jours sans dormir ».

« Que ça finisse comme ça par contre, c’est désolant », conclut-il. M. Ouellet compte maintenant se libérer le 13 octobre pour assister à la suite des procédures judiciaire­s au palais de justice de Québec.

Jointe par Le Journal, la mère de l’accusé a refusé d’accorder une entrevue, hier.

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FRÉDÉRIC GAS Accusé

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