Labeaume craint un « pattern »
Le véhicule du président du Centre culturel islamique de Québec a été incendié
QUÉBEC | Fortement ébranlé par le « geste haineux » qui a visé le président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), Régis Labeaume craint que ce genre d’actes devienne un « pattern » à Québec.
La voiture de Mohamed Labidi, président du CCIQ, a été incendiée dans la nuit du 5 au 6 août, moins de 48 h après l’annonce de la vente d’un terrain de Sainte-Foy qui servira bientôt de cimetière musulman. C’est seulement hier, plus de trois semaines après les événements, que le crime a été rendu public.
Ce serait « un curieux hasard qu’il n’y ait pas » de lien entre l’incendie du véhicule et la conclusion de l’entente entre la Ville et le CCIQ, a admis M. Labeaume lors d’un point de presse convoqué à la hâte hier en début d’après-midi.
CRIME HAINEUX ?
Le maire de Québec a souvent qualifié l’attentat du 29 janvier de « geste isolé ». Faut-il désormais s’attendre à une multiplication des gestes haineux à Québec? « Ils s’additionnent, a reconnu le maire. Ça ne peut pas devenir un pattern [...] C’est extrêmement préoccupant [...] Des gens s’en permettent [alors qu’ils] ne s’en permettaient pas avant. »
Régis Labeaume a été informé de l’incendie par le Service de police dans les heures ayant suivi l’événement. En accord avec les leaders du CCIQ et la police, il a choisi la discrétion.
De son côté, la police de Québec, qui a gardé l’événement secret depuis plus de trois semaines en justifiant une « stratégie d’enquête », a fait un point de presse hier pour indiquer qu’elle était « préoccupée » par ce dossier et que l’enquête était toujours bien active. Par contre, le SPVQ a refusé de parler de crime haineux pour le moment, préférant attendre les conclusions de l’investigation.
PAS DE MENACE
« Il faut faire attention, c’est une hypothèse, toutes les hypothèses sont envisagées, mais on traite l’événement avec sérieux », a dit le lieutenant Jean-François Vézina. Si M. Labidi et sa famille ont affirmé avoir entendu une déflagration lors de l’incendie, la police de Québec a refusé de donner tout détail à ce sujet.
Par contre, « aucun message » haineux ou de menace n’aurait été retrouvé sur les lieux du crime, a indiqué M. Vézina qui a aussi confirmé une « surveillance accrue » depuis l’attentat du 29 janvier et lors du ramadan.
« Pas seulement aux adresses des administrateurs, mais aux lieux de culte », a indiqué le policier.
Depuis l’incendie qui a complètement ravagé le véhicule, la famille et le voisinage de M. Labidi ont été rencontrés, mais la police demande maintenant l’aide du public afin de faire avancer l’enquête.