Jean-François Lisée ouvert au retour de Gaétan Lelièvre
Le député de Gaspé a été expulsé du caucus en mai dernier
Expulsé en raison de sa proximité passée avec la firme Roche, Gaétan Lelièvre pourrait réintégrer le caucus péquiste sous peu.
« J’ai discuté avec Gaétan de la possibilité d’une réintégration. C’est une discussion que le caucus devra avoir », a confié hier le chef péquiste, Jean-François Lisée, en marge du caucus présessionnel de sa formation à Saint-Eustache.
Le député de Gaspé a été expulsé du caucus péquiste en mai dernier après que Le Journal a révélé qu’il a reçu des cadeaux de la firme Roche au moment où il était directeur général de la Ville de Gaspé. La firme d’ingénierie recevait à l’époque des contrats de la municipalité.
Notre Bureau d’enquête avait démontré que Gaétan Lelièvre avait notamment reçu des billets au Centre Bell pour son fils, en plus de bénéficier gratuitement d’un condo appartenant au responsable du développement des affaires pour la firme d’ingénierie.
DEUX CONDITIONS
Sans annoncer sa décision, le chef péquiste Jean-François Lisée semblait favorable au retour de son député hier.
Il a rappelé qu’il avait posé deux conditions à sa réintégration au moment où Gaétan Lelièvre a été suspendu. « Est-ce qu’il y a de nouvelles informations de caractère politique ou éthique qui viendraient alimenter la discussion ? Il n’y en a pas eu, souligné le chef péquiste. Est-ce que des enquêteurs, l’UPAC, le commissaire à l’éthique – avec les informations qui avaient été divulguées – allaient décider d’ouvrir une enquête ? Ils ne l’ont pas fait. »
De plus, Jean-François Lisée ne craint pas que la réintégration éventuelle de Gaétan Lelièvre nuise à la capacité du PQ de questionner le gouvernement libéral sur les questions éthiques.
« Je pense que les gens jugeront, dans cette hypothèse-là, du test que j’ai voulu établir, affirme-t-il, compte tenu de la nature de la faute qui avait été faite alors qu’il était directeur général de la Ville de Gaspé – pas au moment où il était député – de l’importance de ce qui lui était reproché – qui n’était pas du tout de l’ordre de ce qui est reproché aux libéraux qui sont sous enquête de l’UPAC ou sous accusation en ce moment – et de la longueur de la sanction. »
ENTENTE AVEC LES MÉDECINS
Par ailleurs, s’il est élu en 2018, le Parti québécois entend rouvrir l’entente conclue la semaine dernière avec les médecins omnipraticiens afin de geler leur rémunération. « Je vais demander à l’électorat un mandat électoral fort » afin de renégocier l’accord, a annoncé hier Jean-François Lisée. « Nous allons faire en sorte qu’elle ne s’applique pas », a-t-il ajouté.
Jean-François Lisée blâme d’ailleurs François Legault pour avoir introduit, du temps où il était ministre de la Santé dans un gouvernement péquiste, le principe de comparaison avec la moyenne canadienne. Cette décision a mené à « la pire décision de finances publiques du siècle », a-t-il lancé.
Le gel de la rémunération est une des trois mesures en santé annoncées par le Parti québécois au cours de son caucus présessionnel.