La tempête de Trump
Quand une catastrophe de l’ampleur de l’ouragan Harvey frappe aux États-Unis, tous les yeux se tournent vers le président et les organismes qui interviennent sous sa responsabilité.
La réponse immédiate du gouvernement fédéral a été adéquate, mais les défis à long terme seront immenses. Quant au président Trump, sa réponse initiale à Harvey a suscité la controverse et ses actions seront surveillées de près.
LA MACHINE FONCTIONNE
En ce qui a trait à l’administration des mesures d’urgence, on a appris des déboires vécus en 2005 à la suite de l’ouragan Katrina.
Même si certains postes clés sont encore vacants dans l’agence fédérale chargée de ces mesures, la chaîne de commandement semble fonctionner en réponse à Harvey.
Une partie du mérite revient au nouveau chef de cabinet du président Trump, John Kelly, qui a amené un peu de discipline dans une Maison-Blanche profondément désorganisée. On verra si ça pourra durer.
DES DÉFIS ÉNORMES
L’ampleur des dégâts matériels causés par Harvey risque de dépasser tous les précédents aux États-Unis. La reconstruction nécessitera donc des sommes astronomiques et il faudra surmonter de profondes divisions partisanes pour les débloquer.
La répartition de ces sommes posera problème, car les grands sinistrés des inondations sont pour la plupart des familles à revenu modeste, qui ne pèsent pas lourd politiquement.
De plus, la prévention de futures catastrophes du genre exigera de nouvelles réglementations, alors que l’administration Trump a entrepris de démanteler l’appareil réglementaire fédéral.
LA RÉACTION CONTROVERSÉE DU PRÉSIDENT
Tout ce que fait Donald Trump suscite la controverse et sa réaction à Harvey n’a pas fait exception. Avant même que l’ouragan ne touche à terre, le président célébrait presque le fait que « sa » tempête allait être plus grosse et plus dévastatrice que celles de ses prédécesseurs.
Lors de sa visite au Texas, Trump se comportait par moment comme s’il s’agissait d’une assemblée partisane, se félicitant de la taille des foules venues l’acclamer. Dans ce genre de circonstances, on s’attend à ce qu’un président exprime de l’empathie pour les victimes au nom de leurs concitoyens. En 2005, les difficultés éprouvées par George W. Bush sur ce plan avaient sérieusement miné la confiance du public envers lui.
Pourtant, lors de sa première visite au Texas, Donald Trump n’a rencontré aucune victime des inondations et il a fallu une longue attente avant qu’on en vienne à lui tirer une expression de compassion pour les sinistrés.
UNE OPPORTUNITÉ ET UN RISQUE
Les réactions à la première visite du président au Texas ont largement souligné ce « déficit d’empathie ». Dans les prochains jours et les prochaines semaines, Donald Trump n’aura pas le choix de démontrer qu’il est à l’écoute de ceux qui ont tout perdu.
S’il parvient à surmonter ce déficit d’empathie, il aura peut-être des chances de remonter la pente dans l’opinion, alors que son taux d’approbation avoisine les 35 %.
S’il n’y parvient pas, son leadership déjà affaibli risquerait fort de ne pas s’en remettre.
Tout ce que fait Donald Trump suscite la controverse et sa réaction à Harvey n’a pas fait exception.