Assassiné par un homme qu’il aidait ?
Le quinquagénaire de Valleyfield retrouvé mort aurait récemment coupé les ponts avec le suspect
Le grand coeur et la générosité d’un homme de 54 ans pourraient lui avoir coûté la vie. Son cadavre a été retrouvé hier à Salaberryde-Valleyfield et un suspect, qu’il avait déjà pris sous son aile, a été interrogé hier.
La découverte du corps de Serge Schinck en avant-midi dans un secteur boisé situé derrière le restaurant Larock Café de Valleyfield, à l’angle du chemin Larocque et de la rue Daoust, a immédiatement été traitée comme un meurtre.
Le père de famille était recherché depuis dimanche. Les enquêteurs des crimes contre la personne de la Sûreté du Québec (SQ) ont été chargés du dossier presque dès le départ en raison du caractère mystérieux de l’événement.
« Il y aura une autopsie dans les prochains jours pour déterminer la cause exacte du décès », a indiqué le sergent Stéphane Tremblay, porte-parole de la SQ.
Un suspect de 35 ans est détenu par la SQ et pourrait être impliqué dans l’assassinat du quinquagénaire. Selon des amis de la victime, M. Schinck connaissait le suspect et avait tenté de l’aider avec ces nombreux problèmes. Or, dernièrement, il aurait décidé de couper les ponts puisque le jeune homme était de plus en plus agressif.
Serge Schinck a été vu pour la dernière fois vendredi par sa fille et son mari. Ces derniers ont tenté de le joindre samedi, mais il ne répondait pas au téléphone.
UN INCONNU À LA PORTE
Dimanche, sa fille Tracy Schinck est allée cogner chez lui.
« C’est un inconnu qui a ouvert la porte à ma femme, a confié Pierre Baron, le gendre de la victime. Il lui a dit que son père était parti deux ou trois jours et qu’il reviendrait. C’était impossible qu’il parte sans son véhicule. Ma femme est revenue à la maison et on a appelé la police. Pendant ce temps, le gars s’est sauvé dans la voiture de mon beau-père. »
L’homme de 34 ans a été arrêté moins de deux kilomètres plus loin dans le stationnement du Métro Plus, situé sur le chemin Larocque.
Il portait alors les vêtements de M. Schinck et avait en sa possession son portefeuille, selon M. Baron.
Il a été arrêté, puis emmené au poste pour être interrogé. À ce stade-ci, il est considéré comme suspect et n’est pas accusé du meurtre de M. Schinck.
Chose certaine, l’individu possède un imposant casier judiciaire. Dans la dernière année seulement, il a été accusé pour des histoires de menaces, de port d’arme dans un dessein dangereux, d’entrave au travail des policiers, de possession de drogue, de méfait, de voies de fait, de vol, d’intimidation d’une personne liée au système judiciaire et de plusieurs non-respects de ses conditions de libération.
Selon des employés de Pizza chez Rose, où travaillait Serge Schinck depuis environ un an, le suspect dans cette affaire avait proféré des menaces à quelques reprises au propriétaire du restaurant.
« Il voulait avoir des enveloppes d’argent, a dit Christine Leblanc, une employée. Serge le connaissait bien et la dernière fois qu’il est venu faire des menaces il y a un mois, Serge m’a dit qu’il ne voulait plus l’avoir chez lui. »
Démoli par l’horrible nouvelle, son gendre Pierre Baron est convaincu que son beau-père a été tué par un homme qu’il tentait d’aider.
« Il n’avait pas d’ennemi, je ne vois pas qui aurait pu lui faire du mal. C’est la seule raison possible », a-t-il conclu.