L’opposition croit qu’il s’agit d’une fonction archaïque
Le poste de lieutenant-gouverneur a été mis à mal hier
QUÉBEC | Si tous les partis d’opposition dénoncent l’archaïsme de la fonction de lieutenant-gouverneur, personne ne s’entend sur une solution pour pallier ce problème.
Notre Bureau parlementaire révélait lundi le pauvre contenu des agendas du lieutenant-gouverneur J. Michel Doyon, en place depuis septembre 2015.
Le représentant de la reine d’Angleterre au Québec, qui dispose d’un salaire annuel de quelque 140 000 $ ainsi que d’un budget d’exploitation de près de 900 000 $, n’a parfois qu’un seul événement mensuel à l’horaire.
Issue d’un « archaïsme impérial monarchiste d’un autre siècle », la fonction « vide » de lieutenant-gouverneur devrait être revue, plaide le chef du Parti québécois. Selon Jean-François Lisée, il importerait à tout le moins que Québec, plutôt qu’Ottawa, désigne le lieutenant-gouverneur et l’utilise « à meilleur escient ».
« À partir du moment où il aurait une légitimité fondée sur le vote de l’Assemblée nationale, le premier ministre pourrait l’envoyer pour le représenter dans un certain nombre d’associations caritatives, ou même à l’étranger », illustre-t-il, précisant que seule l’indépendance permettrait d’abolir cette fonction.
ENTERRER LA FONCTION
Ses acolytes Agnès Maltais et Pascal Bérubé se montrent toutefois plus sévères, militant haut et fort pour enterrer ce poste « archaïque » et « colonial ». « C’est anachronique d’avoir un représen- tant de la reine, point final. Tout le reste, c’est du niaisage », a pesté Mme Maltais.
Même son de cloche du côté de Gabriel Nadeau-Dubois, qui ne voit « aucune pertinence » à ce « bel exemple d’archaïsme ». « Quant à moi, la vraie solution, c’est de se débarrasser de cette fonction-là qui n’est pas utile pour la démocratie québécoise », a ajouté le co-porte-parole de Québec solidaire.
COUPER LES VIVRES
À la CAQ, consciente que le système parlementaire en place impose un lieutenant-gouverneur, on considère que le budget y étant rattaché devrait être revu à la baisse. « S’il n’est pas occupé, bien, il faudrait peut-être avoir un budget moins élevé », a commenté le chef François Legault.