Les secouristes refusent d’abandonner
Entre mardi et samedi, 69 personnes ont été sorties en vie d’immeubles qui se sont effondrés au Mexique
MEXICO | (AFP) L’espoir de retrouver les derniers survivants sous les gravats et la ferraille faiblissait hier, à Mexico, mais cinq jours après le puissant séisme qui a fait 318 morts, secouristes et volontaires poursuivaient obstinément leurs recherches.
Après des heures de recherches dans les décombres d’un immeuble d’habitations de Tlalpan, dans le sud de la capitale, les sauveteurs ont retiré un cadavre dimanche. La veille, une inspection à l’aide d’un scanneur thermique avait pourtant nourri l’espoir que deux personnes soient encore en vie sous les gravats.
Le dernier bilan en date du séisme de magnitude 7,1 qui a frappé le 19 septembre est monté hier à 318 morts, dont plus de la moitié dans la capitale, où vivent 20 millions de personnes. Entre mardi et samedi, 69 personnes ont été sorties en vie d’immeubles effondrés.
AUCUN IMMEUBLE DÉTRUIT
Près de là, dans l’école Enrique Rebsamen, où sont morts 19 enfants et 6 adultes, l’armée poursuivait les recherches pour tenter de retrouver une employée.
« Nous réaffirmons catégoriquement que, pour l’instant, aucun immeuble ne sera démoli et qu’aucun engin lourd ne sera employé tant qu’on n’aura pas la pleine certitude » d’avoir secouru toutes les victimes, vivantes ou mortes, a martelé devant la presse le capitaine de la Marine Sergio Suazo, tentant d’apaiser les craintes de plus en plus vivaces des familles de voir les travaux se terminer.
Dans les quartiers à la mode de Roma-Condesa, les recherches continuaient sur les décombres d’un immeuble de bureaux.
« Patience, nous attendons l’arrivée de caméras infrarouges qui vont pouvoir détecter les corps », a promis hier à l’aube le coordinateur technique de la Croix-Rouge mexicaine, Ulises Zarate. Des chiens sauveteurs continuaient de rechercher les survivants ou les dépouilles.
FATIGUE ET DÉSESPOIR
Mais le délai critique franchi vendredi des 72 premières heures, au-delà duquel les chances de survie sont très faibles, paraît désormais bien loin. Même si les Mexicains se souviennent des sauvetages « miracles » accomplis après le grand séisme du 19 septembre 1985, qui avait fait plus de 10 000 morts.
La fatigue et le désespoir se sont installés sur ce tronçon d’avenue bloqué à la circulation. Épuisés, certains secouristes jettent l’éponge.
Les autorités ne disent pas combien de personnes pourraient être enterrées sous les gravats, mais une liste de disparus recensés par les familles accrochée à un poteau mentionne 46 noms.