Uber prêt à quitter le Québec aujourd’hui
LE JOURNAL | Uber se préparerait à annoncer dès aujourd’hui son retrait du Québec à moins d’une annonce gouvernementale de dernière minute, selon plusieurs sources proches du dossier.
Cette annonce interviendrait moins d’une semaine après que Québec eut confirmé le renouvellement pour un an du projet pilote mis en place pour encadrer l’entreprise en octobre 2016.
Celui-ci devrait donc théoriquement prendre fin en octobre 2018.
Deux mesures en particulier au centre de ce projet seraient à l’origine de la décision prise par l’entreprise américaine de renoncer au marché québécois.
ANTÉCÉDENTS
La première concerne les antécédents judiciaires des chauffeurs.
Le projet pilote prévoit que ceux-ci soient vérifiés par les services de police (par exemple le SPVM à Montréal). Uber aurait préféré faire appel à des firmes privées pour accélérer le processus et éviter d’avoir à s’inscrire sur de longues listes d’attente.
En conférence de presse, le ministre québécois des Transports Laurent Lessard indiquait que cette mesure servirait à « éviter qu’il y en ait qui passent à travers les mailles et puissent se retrouver à donner un service public sans qu’on ait pu capter le fait qu’ils ont des dossiers criminels ou qu’ils ont été sanctionnés ».
Il a aussi précisé qu’il ne pouvait y avoir deux standards entre l’industrie du taxi et Uber en ce qui concerne la sécurité.
INSTANTANÉITÉ
Le deuxième point de blocage pour Uber dans le projet pilote du gouvernement a trait à la formation des chauffeurs.
Québec exige désormais 35 heures de formation au lieu de 20.
La nouvelle annoncée vendredi a immédiatement fait bondir l’entreprise américaine qui a évoqué sur Twitter « une nouvelle réglementation rétrograde qui favorise les anciennes politiques plutôt que d’intégrer les avantages des nouvelles technologies ».
Ces deux mesures, sur la formation des chauffeurs et sur la vérification de leurs antécédents, sont si contraires au principe d’instantanéité primordial à Uber qu’elles auraient suffi à convaincre l’entreprise de tirer une croix sur le Québec.