Le Journal de Montreal

Il corrige une faute sur son affiche électorale

- ALIX VILLENEUVE

RIMOUSKI | Un candidat à la mairie de Rimouski a reconnu avoir fait une erreur en écrivant « allégir » plutôt qu’« alléger » sur une affiche électorale. C’était cependant, selon lui, intentionn­el.

Plusieurs citoyens de Rimouski se sont offusqués hier en lisant le slogan du candidat à la mairie Frédéric Rioux : « Allégir les règlements de l’urbanisme », plutôt que : « Alléger les règlements de l’urbanisme ».

M. Rioux soutient qu’il savait que c’était une erreur de français, mais qu’il a choisi ce terme afin d’être mieux compris des citoyens de Rimouski.

« Le monde nous répondait : “Alléger, c’est quoi ?” [On répondait que] l’on veut assouplir les règles. Le monde nous répondait alors : “Ah, tu veux allégir les règles” », a expliqué l’entreprene­ur et candidat à la mairie.

Hier après-midi, l’équipe de M. Rioux a corrigé l’erreur au crayon-feutre sur les affiches où on lit désormais : « Alléger ».

« On ne pensait pas que ça allait faire jaser de même, parce qu’il n’y a que quatre affiches comme ça en ville », ajoute M. Rioux.

PAS UNE FAUTE

Malgré le tollé qu’il a soulevé hier, le verbe « allégir » existe, selon l’Office québécois de la langue française. « Le verbe allégir a certes un sens technique, mais il signifie aussi, plus couramment, “rendre plus léger” », explique l’Office québécois de la langue française dans une réponse officielle.

« Même si l’on ne trouve pas allégir dans les dictionnai­res usuels et que, dans un registre neutre ou soutenu, on privilégie­rait alléger, l’emploi de la forme allégir n’est pas forcément condamnabl­e dans les échanges de tous les jours », précise le porte-parole de l’OQLF, Jean-Pierre Le Blanc.

L’OQLF indique que le verbe allégir est une forme « vieillie » du verbe alléger, et confirme que cette forme est utilisée en Acadie et au Québec.

INCIDENT DE PARCOURS

Invités à commenter l’affaire, les autres aspirants maires ont voulu tempérer la situation.

Le maire sortant, Marc Parent, estime que cet incident ne mérite pas que l’on s’y attarde trop longtemps.

« Il y a fort à parier que plusieurs candidats auront à gérer des moments plus ou moins faciles durant la campagne. Je ne crois pas qu’il soit à propos de mettre un accent trop important sur ces incidents de parcours », a-t-il dit.

Un autre candidat à la mairie de Rimouski, Djanick Michaud, est lui aussi resté prudent : « Je ne pointe pas Frédéric Rioux de façon particuliè­re. Je parle du contexte politique : on se doit de niveler par le haut et non par le bas », a-t-il fait savoir.

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