Il corrige une faute sur son affiche électorale
RIMOUSKI | Un candidat à la mairie de Rimouski a reconnu avoir fait une erreur en écrivant « allégir » plutôt qu’« alléger » sur une affiche électorale. C’était cependant, selon lui, intentionnel.
Plusieurs citoyens de Rimouski se sont offusqués hier en lisant le slogan du candidat à la mairie Frédéric Rioux : « Allégir les règlements de l’urbanisme », plutôt que : « Alléger les règlements de l’urbanisme ».
M. Rioux soutient qu’il savait que c’était une erreur de français, mais qu’il a choisi ce terme afin d’être mieux compris des citoyens de Rimouski.
« Le monde nous répondait : “Alléger, c’est quoi ?” [On répondait que] l’on veut assouplir les règles. Le monde nous répondait alors : “Ah, tu veux allégir les règles” », a expliqué l’entrepreneur et candidat à la mairie.
Hier après-midi, l’équipe de M. Rioux a corrigé l’erreur au crayon-feutre sur les affiches où on lit désormais : « Alléger ».
« On ne pensait pas que ça allait faire jaser de même, parce qu’il n’y a que quatre affiches comme ça en ville », ajoute M. Rioux.
PAS UNE FAUTE
Malgré le tollé qu’il a soulevé hier, le verbe « allégir » existe, selon l’Office québécois de la langue française. « Le verbe allégir a certes un sens technique, mais il signifie aussi, plus couramment, “rendre plus léger” », explique l’Office québécois de la langue française dans une réponse officielle.
« Même si l’on ne trouve pas allégir dans les dictionnaires usuels et que, dans un registre neutre ou soutenu, on privilégierait alléger, l’emploi de la forme allégir n’est pas forcément condamnable dans les échanges de tous les jours », précise le porte-parole de l’OQLF, Jean-Pierre Le Blanc.
L’OQLF indique que le verbe allégir est une forme « vieillie » du verbe alléger, et confirme que cette forme est utilisée en Acadie et au Québec.
INCIDENT DE PARCOURS
Invités à commenter l’affaire, les autres aspirants maires ont voulu tempérer la situation.
Le maire sortant, Marc Parent, estime que cet incident ne mérite pas que l’on s’y attarde trop longtemps.
« Il y a fort à parier que plusieurs candidats auront à gérer des moments plus ou moins faciles durant la campagne. Je ne crois pas qu’il soit à propos de mettre un accent trop important sur ces incidents de parcours », a-t-il dit.
Un autre candidat à la mairie de Rimouski, Djanick Michaud, est lui aussi resté prudent : « Je ne pointe pas Frédéric Rioux de façon particulière. Je parle du contexte politique : on se doit de niveler par le haut et non par le bas », a-t-il fait savoir.