Du cafouillage dans les uniformes de la SQ
Il y a entre autres des défauts de fabrication et des retards de livraison
QUÉBEC | Ratés dans les commandes, défauts de fabrication, retards de livraison : les uniformes revampés de la Sûreté du Québec sont au coeur d’un cafouillage, a appris notre Bureau parlementaire.
La Sûreté du Québec dévoilait en mai 2016 les futures couleurs de son uniforme. Jadis vert olive, les pantalons, casquettes et vestes pare-balles virent au noir. Les chemises, blanches et beiges, laissent quant à elles place au kaki qui caractérise le service depuis 60 ans.
Les 5526 policiers et officiers provinciaux devaient mettre la main sur leurs habits au printemps 2017. Ils attendent toujours. « Rien n’est rentré », confirme Pierre Veilleux, le président de l’Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ).
Selon M. Veilleux, les fournisseurs ont éprouvé plusieurs difficultés dans la confection des vêtements. Entre autres, des poches ont été mal cousues sur les pantalons et le design des chemises n’était pas conforme au devis de base.
Tout n’est pas perdu. Les policiers ont tout de même reçu les housses de veste pare-balles en plus de leur casquette. « Mais plusieurs membres se sont plaints que l’écusson était cousu de travers », ironise M. Veilleux.
À LA POUBELLE
La SQ confirme l’ensemble de ces problèmes. Les articles non conformes ont été renvoyés aux différents fournisseurs retenus en appel d’offres. La plupart d’entre eux se sont remis au travail. Certains peinent toutefois à livrer en quantité suffisante, reconnaît le lieutenant Jason Allard.
« Dans le contrat, ils doivent fournir. Sans ça, on passe au suivant », explique M. Allard. Les pièces portant des éléments faisant référence à la police devant être détruites, plusieurs éléments pourraient bien se retrouver à la poubelle. « Ce qu’ils font avec, après, ça appartient aux fournisseurs », résume-t-il, sans se mouiller davantage.
« GUENILLOUX »
Pendant ce temps, certains policiers aux prises avec d’anciennes chemises usées se disent frustrés. « Les stocks de l’ancien uniforme ont été épuisés et le nouveau n’est pas rentré. On n’a plus de chemises de rechange. Ce n’est pas compliqué, il y en a qui ont l’air de guenilloux », illustre le chef syndical.
Ces déclarations surprennent le lieutenant Allard, qui s’est montré rassurant. « Si un gestionnaire ou un policier vient et dit qu’il n’a plus de chemise, qu’il n’est plus capable de s’habiller, on va l’habiller de façon conforme, c’est certain », assure-t-il.